New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont de nouveau grimpé mardi, poussés par la perspective d'une baisse de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'Opep+, ainsi que par le net repli du dollar.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a gagné 3,36%, pour clôturer à 91,80 dollars.

Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en novembre a lui pris 3,45%, à 86,52 dollars, au plus haut depuis trois semaines.

"Les prix ont poursuivi leur hausse suite à des informations selon lesquelles l'Opep+ envisage de réduire ses approvisionnements jusqu'à 2 millions de barils par jour", a commenté Edward Moya, d'Oanda, dans une note.

Les membres du groupe Opep+ se réunissent mercredi à Vienne pour déterminer le niveau de production du cartel pour le mois de novembre. Ils avaient déjà annoncé une première coupe de 100.000 barils par jour pour octobre lors de leur précédente réunion, en septembre.

"Ils ne parviennent pas à respecter leurs quotas (existants) donc, dans les faits, cela pourrait ne pas faire grande différence", a tempéré Bill O'Grady, de Confluence Investment.

En août, l'ensemble Opep+ a ainsi produit quotidiennement 3,58 millions de barils de moins que son objectif officiel.

Bart Melek, de TD Securities, s'attend à une réduction affichée de 1,25 million de barils par jour, "qui se traduirait par une diminution effective de 500.000 barils par jour", en occultant les membres qui ne tiennent pas leurs objectifs.

Les analystes de JPMorgan tablent sur une baisse réelle de près d'un million de barils par jour par rapport aux niveaux d'août, la réduction décidée mercredi étant conjuguée à un nouveau ralentissement involontaire de plusieurs pays membres comme la Russie, le Nigeria ou l'Angola.

Même si l'effet concret sur l'offre de brut mondiale pourrait être limité, "c'est un signal important qui montre que l'Opep essaye de guider les prix vers un niveau qui ne convient sans doute pas à l'Occident", selon Bill O'Grady.

"Les prix prenaient déjà la direction des 100 dollars (le baril) et il semble que l'Opep les ait fait changer de braquet", considère Edward Moya. "Le marché va rester tendu tout l'hiver et il semble que les opérateurs s'attendent à ce que les prix demeurent soutenus."

Bill O'Grady a également insisté sur l'impact de la baisse du dollar, qui a brutalement reculé ces deux derniers jours avec le regain d'appétit pour le risque.

Le rebond du pétrole conjugué à l'immobilisation de plusieurs raffineries, en pleine saison de maintenance, a donné un nouvel élan aux cours de l'essence. Le prix de gros du carburant aux Etats-Unis a bondi de 6,80% mardi pour atteindre son plus haut niveau depuis un mois et demi.

afp/rp