New York (awp/afp) - Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI), variété de référence américaine, a terminé en hausse de plus de 5% lundi, tiré par un rebond technique à l'approche de la fin du trimestre, ainsi que par un regain d'appétit pour le risque.

Le WTI pour livraison en mai a gagné 5,12%, pour clôturer à 72,81 dollars. En une semaine, le brut américain a pris plus de 13%, après avoir dévissé de plus de 15% lors des dix jours précédents.

Quant au prix du baril de Brent de la mer du Nord, également avec échéance en mai, il a pris 4,17%, pour finir à 78,12 dollars en clôture.

"On vient de vivre une correction sévère (...) et maintenant qu'on approche de la fin du mois, certains opérateurs toilettent leurs positions et d'autres se couvrent" après avoir parié à la baisse, a commenté Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report.

Certains traders spéculatifs empochent ainsi les bénéfices de leur stratégie et rachètent, ce qui fait remonter les prix.

Le mouvement "est mécanique et ne dépend pas des nouvelles" relatives au marché ou à l'environnement macroéconomique, selon l'analyste, pour qui la fin du trimestre accentue encore l'effet des recalibrages mensuels.

Mais pour Craig Erlam, d'Oanda, l'élan était aussi dû à "une atmosphère qui s'améliore doucement" sur les marchés financiers, avec le rachat de la banque en faillite Silicon Valley Bank (SVB), repris par une autre établissement régional, First Citizens.

"Cela pourrait prendre du temps avant que la poussière ne retombe et que les prix ne reflètent les nouvelles anticipations après une période tourmentée", prévient Craig Erlam, dans une note.

Les analystes d'Eurasia Group ont également mentionné les conséquences d'une décision arbitrale favorable à l'Irak dans son contentieux avec la Turquie sur les exportations de pétrole du Kurdistan irakien.

En vertu de cet arbitrage, la Turquie a cessé, depuis samedi, d'importer du pétrole depuis le Kurdistan irakien, bloquant ainsi le transit de quelque 450.000 barils par jour.

Le gouvernement irakien réclame que ces exportations soient soumises au contrôle de l'entreprise pétrolière publique Somo (State Oil Marketing Organization). Des pourparlers sont en cours entre le gouvernement régional du Kurdistan et les autorités irakiennes pour trouver une issue à ce blocage.

Pour les analystes d'Eurasia Group, "la vulnérabilité budgétaire du gouvernement régional du Kurdistan laisse peu de latitude à Erbil", la capital du Kurdistan irakien. Perdre les revenus tirés de l'exportation d'or noir vers la Turquie "serait désastreux", estime le cabinet.

afp/rp