Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers ont connu une euphorie passagère mardi, grimpant de plus de 1% en Europe avant de reprendre une attitude plus prudente face aux perspectives économiques moroses.

Après une ouverture sans tendance, les Bourses européennes sont parties dans le vert prenant dans un premier temps entre 1,5% et 2%. Vers 12H10 GMT l'euphorie se calmait, Paris progressait de 0,50%, Francfort de 0,56% et Milan de 0,84%. Londres, fermée lundi, grimpait de 1,29%, rattrapant les hausses enregistrées la veille sur les autres places. En Suisse, le SMI prenait 1,77%.

Wall Street s'annonçait dans le vert pour sa première ouverture de l'année. Le contrat à terme du Dow Jones prenait 0,30%, celui du S&P 500 0,27% et celui du Nasdaq 0,37%.

Sur le marché obligataire, les taux souverains se détendaient nettement. Le taux de la dette américaine à 10 ans valait 3,76% contre 3,88% à la dernière clôture.

Les places boursières chinoises ont aussi enregistré des hausses notables, malgré un contraction de l'activité manufacturière en décembre dans le pays, pour le cinquième mois consécutif, en raison du Covid. Ce recul est plus marqué qu'en novembre mais "légèrement mieux que les attentes", selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

La Bourse de Tokyo est restée fermée.

"Toutes les prévisions sont actuellement sujettes à d'énormes incertitudes concernant la guerre en Ukraine, l'inflation, les taux d'intérêt et la réponse de la Chine à la Covid, entre autres, mais il semble que presque tout le monde aborde 2023 avec une dose saine d'appréhension", commente Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Plus globalement, les inquiétudes autour du ralentissement de l'économie mondiale ont été ravivées par les déclarations de la directrice générale du FMI Kristalina Georvieva, qui a dit dimanche s'attendre à ce qu'un tiers de l'économie mondiale entre en récession en 2023.

Pour Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades, "il est toutefois encore difficile de dire si le mouvement actuel est motivée par de réelles motivations directionnelles".

L'actualité économique va s'intensifier cette semaine avec la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale, de chiffres sur l'inflation dans les pays de la zone euro et du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis.

Brenntag oublie Univar

le leader mondial de la distribution de produits chimiques Brenntag a annoncé lundi soir mettre fin aux pourparlers en vue du rachat de son concurrent américain Univar Solutions, a rapporté la presse allemande. Son titre prenait 4,91% à Francfort.

Cineworld dément

La chaîne de cinémas britannique Cineworld, qui a déposé le bilan début septembre aux Etats-Unis, a perdu jusqu'à plus de 20% à Londres mardi matin, après avoir démenti des informations de presse sur des discussions pour vendre certains actifs à sa concurrente américaine AMC. Cineworld dit privilégier d'éventuelles propositions visant l'ensemble du groupe. Vers 12H05 GMT, l'action progressait de 1,32%.

Du côté des devises et du pétrole

L'euro (-1,29% à 1,0530 dollar) et la livre (-0,97% à 1,1930 dollar) chutaient face au dollar vers 12H05 GMT, les investisseurs vendant ces devises après des gains marqués en décembre.

Après un plus haut depuis juin 2022 atteint plus tôt, le yen reculait légèrement de 0,15% face au dollar à 130,99 yens pour un dollar. Il était descendu jusqu'à 129,54 yens.

Le dollar est repassé mardi sous la barre des 130 yens, une première en séance depuis début juin 2022, alors que les spéculations sur un prochain resserrement monétaire de la Banque du Japon (BoJ) continuent d'aller bon train.

Les cours du pétrole reculaient face aux inquiétudes liées aux conséquences économique de la vague de Covid en Chine. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars perdait 1,42%, à 84,70 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, cédait 1,46%, à 79,09 dollars.

Le contrat de référence du gaz naturel européen, le TTF néerlandais pour livraison en février, reculait de 1,87% à 75,58 euros le mégawattheure, proche de son plus bas depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, fin février.

afp/al