Paris (awp/afp) - L'heure était à la prudence sur les marchés boursiers mercredi, après la chute mardi en Pologne d'un missile qui a fait craindre une possible escalade du conflit en Ukraine.
Les places européennes étaient orientées à la baisse: la Bourse de Francfort perdait 1,01%, celle de Paris 0,50%, Milan 0,60% et Londres 0,14% vers 12H45 GMT. La Bourse de Varsovie perdait 2,04%. A Zurich, le SMI cédait 0,89%.
La Bourse de New York devrait ouvrir sans grand mouvement, les contrats à terme des trois principaux indices évoluaient proches de l'équilibre.
Les Occidentaux ont apporté un soutien prudent à la Pologne, le président américain Joe Biden estimant "improbable" que le missile ait été "tiré depuis la Russie".
Le président polonais Andrzej Duda a ensuite estimé qu'il s'agit "probablement d'un accident malheureux" avec une "forte probabilité qu'il s'agisse d'un missile qui a simplement été utilisé par la défense antimissile ukrainienne".
La Pologne étant membre de l'Otan, les marchés craignent que le conflit s'étende à d'autres pays. Une réunion d'urgence des ambassadeurs de l'Otan a débuté mercredi matin.
"La réaction des G7/Otan/Etats-Unis suggère que c'est une tempête dans un verre d'eau, des incidents se produisent dans un contexte de guerre et n'ont pas tendance à mener à une escalade significative", estime Neil Wilson, analyste de Markets.com
Ce risque géopolitique sapait le moral des investisseurs qui avaient pourtant mardi reçu de nouveaux éléments en faveur de l'hypothèse d'un adoucissement de la politique monétaire de la Fed, la banque centrale américaine: l'indice des prix à la production aux Etats-Unis n'a progressé que de 0,2 point de pourcentage sur un mois en octobre, et de 8% sur un an, au plus bas depuis juillet 2021.
A l'inverse au Royaume-Uni, l'inflation s'est encore accélérée en octobre à 11,1% sur un an, au plus haut en plus de 40 ans, propulsée surtout par la hausse des factures d'énergie. En Italie elle a atteint 11,8% le mois dernier.
"Ces chiffres, combinés à la hausse des salaires la plus rapide depuis plus d'un an, ont ravivé les attentes" d'une politique monétaire stricte de la Banque d'Angleterre (BoE), selon Ipek Ozkardeskaya. "Bien que celle-ci ait insisté sur le fait que (ses) hausses de taux ne seront pas aussi agressives que celles de la Fed en raison de conditions macroéconomiques non idéales", ajoute-t-elle.
Sur le marché obligataire, le taux de la dette britannique à 10 ans valait 3,25% vers 12H40 GMT, stable par rapport à la clôture de mardi, à la veille de la présentation du budget du nouveau Premier ministre Rishi Sunak.
La livre tombait de 0,32% par rapport à l'euro, à 1,1429 euro pour une livre.
L'aérien cloué au sol ___
Le secteur de l'aérien souffrait mercredi, face au risque d'escalade du conflit en Ukraine. L'Allemagne a proposé de soutenir la Pologne avec des patrouilles aériennes.
Lufthansa perdait 2,37%, Wizz Air 5,48%, Easyjet 5,09%, IAG, maison mère de British Airways, 3,85% et Ryanair 3,58%. Air France-KLM chutait de 11,90% après l'annonce d'une émission d'obligations convertibles en actions pour un montant de 300 millions d'euros et le dépôt d'un préavis de grève pour la période des fêtes de fin d'année.
Du côté du dollar, du pétrole et du bitcoin ___
Le dollar baissait à nouveau face aux inquiétudes géopolitiques: 0,73% face à l'euro, à 1,0425 dollar vers 12H40 GMT.
Les prix du pétrole fluctuaient peu: le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier 2023 valait 94,14 dollars (+0,30%).
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en décembre se repliait de 0,07% à 86,86 dollars.
Concernant le gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence en Europe, progressait de 6,86% à 119,50 euros le mégawattheure (MWh).
Le bitcoin perdait 1,51% à 16.635 dollars.
afp/rp