New York (awp/afp) - Les importations de pétrole brut aux Etats-Unis ont chuté la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis 1997 en raison notamment d'un plongeon des cargaisons en provenance du Venezuela, cible de sanctions américaines depuis fin janvier, selon l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).

Les mesures de rétorsion décidées fin janvier par l'administration américaine à l'encontre de Caracas, en pleine crise politique, se sont ajoutées à un brouillard persistant sur les côtes du golfe du Mexique, ce qui a limité l'ensemble des cargaisons arrivant dans le sud des Etats-Unis.

Résultat: selon les chiffres du rapport hebdomadaire sur les produits pétroliers dans le pays, les importations en provenance du Venezuela ont été divisées par cinq en deux semaines.

Elles se sont élevées à 117.000 barils par jour lors de la semaine achevée le 8 février, contre 587.000 lors de la semaine se terminant le 25 janvier.

Le Trésor américain a depuis le 28 janvier annoncé la mise en oeuvre de sanctions à l'encontre de la compagnie pétrolière nationale vénézuélienne PDVSA, lui interdisant de faire du commerce avec des entités américaines.

Or les Etats-Unis étaient encore en 2018 le principal client du Venezuela, important en moyenne 503.000 barils par jour selon le cabinet ClipperData.

Dans leur ensemble, les importations de brut aux Etats-Unis sont tombées à leur plus bas niveau depuis 1997, descendant à 6,21 millions de barils par jour (mbj) contre 7,15 mbj la semaine précédente.

En plus, les importations en provenance d'Arabie saoudite se sont repliées, le royaume ayant volontairement décidé de limiter ses exportations pour équilibrer le marché de l'or noir. Idem, pour le brut en provenance du Canada pour des raisons de transport et de baisse de production de la région d'Alberta.

Les importations, y compris de brut vénézuélien, devraient toutefois rapidement remonter maintenant que le brouillard s'est dissipé, selon Matt Smith de ClipperData.

Hausse des stocks

Les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis ont pour leur part progressé un peu plus que prévu la semaine dernière: les réserves commerciales de brut ont augmenté de 3,6 millions de barils pour s'établir à 450,8 millions, là où les analystes interrogés par l'agence Bloomberg anticipaient une hausse de 2,4 millions de barils.

Les stocks d'essence, à des niveaux proches de leurs plus hauts depuis que ces statistiques sont compilées (1991), ont progressé de 400.000 barils, là où les analystes anticipaient une hausse de 1,4 million.

Les réserves de produits distillés (fioul de chauffage et gazole) ont quant à elles progressé de 1,2 million de barils, contre une baisse de 1,5 million anticipée par les analystes.

Les exportations américaines se sont pour leur part un peu tassées, passant de 2,87 mbj à 2,36 mbj.

Egalement scrutés puisqu'ils servent de référence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut WTI du terminal de Cushing (Oklahoma, sud) ont, eux, reculé de 1 million de barils, pour s'établir à 41,6 millions de barils.

La production est quant à elle restée à un niveau record, les Etats-Unis ayant extrait en moyenne 11,9 mbj.

Les raffineries ont vu leur cadence nettement reculer, fonctionnant en moyenne à 85,9% de leurs capacités, contre 90,7% la semaine précédente.

"Les raffineries sont en pleine saison de travaux de maintenance avant de reprendre pleinement leur activité au printemps et de se préparer pour la saison des grands déplacement en voiture", a rappelé Matt Smith.

Le prix du baril de pétrole américain, qui s'affichait en nette hausse avant la publication du rapport de l'EIA, restait sur la même tendance après la publication de ces chiffres et gagnait 1,24 dollar à 54,34 dollars vers 16H00 GMT sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

afp/rp