Le contrat à terme sur le WTI pour livraison en juin perd près de 27,5% à 12,29 dollars le baril vers 14h15 GMT.

L'autre contrat de référence, sur le Brent de mer du Nord de même échéance, recule également mais nettement moins (-8,58% à 19,60 dollars le baril).

Le WTI est davantage touché parce que les traders craignent que les capacités du terminal géant de Cushing, dans l'Oklahoma, où il est stocké avant d'être expédié, soient bientôt saturées.

Les stocks de brut aux Etats-Unis ont atteint 518,6 millions de barils dans la semaine au 17 avril, tout près du record de 535 millions de barils datant de 2017.

Les capacités de stockage à Cushing étaient occupées à 70% mi-avril, les capacités restantes étant déjà réservées, selon des traders.

Le contrat à échéance en mai sur le WTI est passé en territoire négatif à son expiration lundi dernier, à -40 dollars, un mouvement inédit alimenté par des perspectives économiques déprimées et par la quasi-saturation des capacités de stockage aux Etats-Unis.

Les futures sur le brut sortent de trois semaines consécutives de baisse avec des replis d'environ 27% pour le Brent et d'environ 7% pour le WTI la semaine dernière.

La baisse du contrat juin sur le WTI peut aussi s'expliquer par le fait que les traders se sont reportés sur des échéances plus tardives après l'effondrement du contrat mai.

"Le marché est très préoccupé par une répétition des prix négatifs avec la saturation des capacités de stockage du terminal de livraison de Cushing", a expliqué Harry Tchilinguirian, stratégiste pétrole chez BNP Paribas, lors d'un forum organisé par Reuters.

"Le report des positions sur des contrats au-delà de juin aura des conséquences négatives sur la liquidité du contrat et pourrait conduire à davantage de volatilité dans les cours", a-t-il ajouté.

L'effondrement du brut reflète les inquiétudes des investisseurs concernant les capacités de stockage mais souligne également les pressions continues sur les prix du pétrole, malgré le récent accord entre producteurs pour réduire les pompages afin de soutenir les cours.

(Noah Browning, avec Florence Tan à Singapour et David Gaffen à New York, version française Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)