Actualisé après clôture du pétrole et de Wall Street

New York (awp/afp) - Wall Street a terminé en nette baisse mercredi, prise à revers par une banque centrale américaine (Fed) encore plus agressive que prévu, qui n'a communiqué qu'après la fermeture des Bourses européennes, qui avaient clôturé en hausse.

Après une ouverture dans le rouge coïncidant avec la décision de Vladimir Poutine de décréter une mobilisation partielle pour renforcer ses troupes en Ukraine, les indices européens s'étaient redressés et avaient terminé en positif.

Paris a gagné 0,87% à 6.031,33 points, Francfort 0,76%, Londres 0,63% et Milan 1,20%.

Mais à New York, Wall Street a elle subi de plein fouet la communication de la Fed, et le Dow Jones a perdu 1,70%, l'indice Nasdaq, 1,79%, et l'indice élargi S&P 500, 1,71%.

La Fed a relevé mercredi de 0,75 point de pourcentage son taux directeur pour le porter à une fourchette allant de 3% à 3,25%.

Mais davantage que ce nouveau tour de vis, qui était prévu par les économistes, Wall Street a été surprise par les nouvelles projections des banquiers centraux en matière d'évolution des taux.

Les deux tiers des membres de la Fed voient le taux directeur monter au-dessus de 4,50% l'an prochain, alors que les opérateurs le voyaient jusqu'ici majoritairement rester en deçà de ce seuil.

Les banquiers centraux de Washington écartent aussi la possibilité d'une baisse de ce taux avant 2024, alors que les investisseurs tablaient eux sur une détente durant le deuxième semestre 2023.

"C'était clairement une Fed plus offensive que n'importe qui aurait pu imaginer", a commenté Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

Pour Greg Bassuk, d'AXS Investment, la réaction de la place new-yorkaise à cette communication de la Fed "témoigne du malaise des investisseurs, en proie à l'incertitude macroéconomique" et "aux avertissements sur résultats d'entreprises".

Regain de tensions géopolitiques

L'annonce par Moscou de la mobilisation partielle en Russie et de "référendums" d'annexion de territoires ukrainiens a ravivé les craintes géopolitiques, favorisant les valeurs refuge comme le dollar, face au risque d'une nouvelle escalade de la guerre en Ukraine.

Propulsé par deux réacteurs, la crise ukrainienne et la communication de la Fed, le billet vert est monté jusqu'à 0,9814 dollar pour un euro, une première depuis près de 20 ans.

Il s'est aussi envolé face à la livre sterling, au plus haut depuis 1985, à 1,1238 dollar pour une livre.

Le secteur de la défense en a profité avec BAE Systems qui a pris 4,30% à Londres, Thales 3,98% à Paris, Leonardo 5,54% à Milan.

A Wall Street, ce contexte a permis aux valeurs du secteur, notamment Lockheed Martin (-0,09%), Northrop Grumman (-0,23%) et General Dynamics (-0,40%), de surnager.

Les prix de l'énergie ont passé une bonne partie de la séance en hausse, réagissant aux déclarations de Vladimir Poutine avant de retomber après la publication d'une hausse moins importante que prévu des réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis la semaine dernière.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a perdu 0,87%, à 89,83 dollars, et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a lui cédé 1,19% à 82,94 dollars.

Le contrat de référence du gaz naturel européen reculait de 5,84% à 182,9 euros le mégawattheure (MWh).

Uniper toujours plus bas

L'Etat allemand a annoncé mercredi qu'il allait acheter au prix unitaire de 1,70 euro l'ensemble des actions du groupe énergétique Uniper détenues par son actionnaire principal, le groupe finlandais Fortum (+9,50% à Helsinki), et va souscrire à ce même prix à une augmentation de capital d'un total de huit milliards d'euros, signifiant une énorme dilution pour les anciens actionnaires.

Le prix de l'action Uniper a encore chuté de plus de 25% mercredi, après avoir perdu 92,5% de sa valeur depuis le début de l'année, et vaut 3,12 euros.

Nouvelle actionnaire chez Vodafone

Le milliardaire français Xavier Niel, fondateur du groupe de télécommunications Iliad, a annoncé une prise de participation de 2,5% au capital de l'opérateur britannique Vodafone, qui a pris 2,26% à Londres.

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