Le Canada, qui craint que les récentes turbulences commerciales ne réduisent la valeur des entreprises nationales, s'est engagé mercredi à faire en sorte qu'il soit plus difficile pour les entreprises étrangères de lancer des offres publiques d'achat "prédatrices".

Le ministre de l'innovation, François-Philippe Champagne, a fait cette annonce un jour après que le président américain Donald Trump a lancé une guerre commerciale contre le Canada et le Mexique.

En vertu de la loi sur Investissement Canada, Ottawa peut approuver ou rejeter les fusions et les acquisitions en fonction de leur avantage net pour le pays. M. Champagne a déclaré que dorénavant, les investissements seraient également étudiés pour voir s'ils risquent de porter atteinte à la sécurité du Canada, alors que l'économie est confrontée à des défis sans précédent.

"En raison de l'évolution rapide de l'environnement commercial, certaines entreprises canadiennes pourraient voir leur valeur diminuer, ce qui les rendrait vulnérables à un comportement d'investissement opportuniste ou prédateur de la part de non-Canadiens", a déclaré M. Champagne dans un communiqué.

"Lorsque ces entreprises sont importantes pour la résilience économique du Canada [...], il serait contraire aux intérêts du Canada de les laisser devenir les victimes de ce type de comportement."

Il n'a pas donné de détails. En juillet dernier, le gouvernement a fait savoir à l'industrie minière que tout accord majeur visant les producteurs de minéraux essentiels du pays ne serait approuvé que dans des "circonstances tout à fait exceptionnelles".

En mars 2024, Ottawa a introduit des examens de sécurité nationale plus stricts pour les investissements étrangers proposés dans des secteurs sensibles afin de lui permettre de décrocher rapidement des accords potentiellement problématiques. (Reportage de David Ljunggren ; Rédaction d'Andrea Ricci)