Wayne Cole fait le point sur les marchés européens et mondiaux pour la journée à venir.

La semaine a commencé par un coup de tonnerre désormais habituel : le président Trump a profité d'un point de presse à bord d'Air Force One pour annoncer des droits de douane de 25 % sur les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis, en promettant d'autres droits de douane réciproques mardi ou mercredi.

En temps utile, les nouveaux tarifs de rétorsion de la Chine sur les États-Unis sont entrés en vigueur et le chancelier allemand Scholz a déclaré que l'UE était prête à répondre aux prélèvements "dans l'heure".

Les investisseurs ont vendu les suspects habituels, le dollar australien et l'euro ayant tous deux chuté en début de séance, bien qu'ils aient depuis réduit leurs pertes. Les marchés à terme de Wall street ont également commencé à baisser, mais n'ont pas été longtemps à la baisse : Ils sont désormais en hausse d'environ 0,3 %. Les contrats à terme européens résistent également pour l'instant.

Peut-être que les droits de douane perdent leur valeur de choc, ou que les marchés soupçonnent qu'il s'agit d'un bluff de négociation et que Trump fera rapidement marche arrière. Certains analystes affirment que Trump est très sensible aux mouvements de Wall street et qu'il cédera si les marchés s'effondrent vraiment - une autre version du Fed Put.

Mais il faudrait d'abord que les marchés s'effondrent et la stabilité actuelle des actions ne ferait que le rendre plus audacieux.

M. Trump a également fait des commentaires franchement déroutants sur le marché du Trésor, suggérant que la dette américaine n'était pas aussi importante qu'on le pensait parce qu'une partie était "frauduleuse". Ces propos ont tiré la sonnette d'alarme, car M. Trump a déjà évoqué par le passé l'idée de revenir sur la dette américaine, c'est-à-dire de se mettre en situation de défaut de paiement.

Une telle décision serait une catastrophe financière mondiale, et les analystes supposent donc qu'il ne le fera jamais. Pourtant, le moindre soupçon de suggestion d'un tel risque pourrait provoquer un véritable chaos.

Il ne fait aucun doute que toutes ces questions seront posées au président de la Fed, M. Powell, lorsqu'il témoignera devant le Congrès mardi et mercredi, et qu'il devra faire preuve d'une grande diplomatie pour y répondre sans irriter la Maison-Blanche.

L'apparition de mercredi interviendra également juste après la publication des données de janvier sur les prix à la consommation, ce qui permettra une réaction en temps réel de la part de la Fed elle-même.

Par ailleurs, l'or a atteint un nouveau sommet historique, aidé par les spéculations selon lesquelles Trump pourrait imposer des droits de douane sur le métal, une décision étrange compte tenu de la popularité, chez certains commentateurs conservateurs américains, de ce que John Maynard Keynes a un jour qualifié de "relique barbare".

La discussion sur les droits de douane a provoqué une ruée sur le métal physique à Londres, en Suisse et en Asie pour l'expédier aux États-Unis avant toute nouvelle taxe. Apparemment, la demande a été si forte que la Banque d'Angleterre n'a pas été en mesure de suivre, en partie à cause de sa méthode archaïque de libération de ses réserves de lingots, ce qui a provoqué un pénible resserrement du marché. Cela donne à l'expression "or liquide" une toute nouvelle signification.

Principaux événements susceptibles d'influencer les marchés lundi :

- Christine Lagarde, présidente de la BCE, Isabel Schnabel, membre du conseil d'administration de la BCE, Catherine Mann, responsable de la politique monétaire de la BoE,

- Enquête Sentix sur la confiance des investisseurs dans l'UE

- Prévisions d'inflation de la Fed de New York