(Actualisation: contexte.)

Un fonds activiste américain cherche à contester la stratégie de Vivendi (>> Vivendi), a indiqué lundi le groupe français dans un communiqué, reflet d'un malaise croissant parmi les actionnaires minoritaires autour du cap donné au conglomérat des médias par Vincent Bolloré, le président de son conseil de surveillance.

Vivendi a dénoncé lundi "les tentatives de démantèlement du groupe" et réaffirmé "sa volonté de construire un groupe industriel mondial, champion français des médias et des contenus".

Le groupe réagissait ainsi à la parution d'articles de presse faisant état d'une demande du fonds activiste américain P. Schoenfeld Asset Management, ou PSAM, que les actionnaires soient mieux rémunérés. Le fonds détient, selon Vivendi, un peu moins de 1% du capital du groupe.

Le directoire examinera les demandes de PSAM, a précisé Vivendi, en soulignant avoir reçu, le 22 décembre, "un courrier de PSAM, demandant la vente d'Universal Music Group", ou UMG.

"Piliers stratégiques"

Depuis que le fonds a demandé à Vivendi de vendre Universal Music - l'un des deux actifs restants du groupe - PSAM a présenté plusieurs autres demandes visant à augmenter la rémunération des actionnaires, selon une personne proche du dossier.

Un porte-parole de PSAM n'était pas immédiatement disponible pour apporter un commentaire.

Le conseil de surveillance de Vivendi considère qu'UMG "n'est pas à vendre et constitue, avec Groupe Canal+, les piliers stratégiques de la construction d'un grand groupe de médias et de contenus", a rappelé la société.

Vincent Bolloré, qui détient 8,2% du capital de Vivendi, a fourni peu d'éléments sur la manière dont il prévoit de développer l'entreprise et dont il compte utiliser les liquidités croissantes du groupe, suscitant une certaine frustration chez les actionnaires minoritaires.

Vivendi prévoit de rendre 5,7 milliards d'euros à ses actionnaires d'ici à la mi-2017. Le groupe avait annoncé le mois dernier qu'il verserait un dividende de 1 euro par action au titre de l'exercice 2014 et procéderait à des rachats d'actions pour un montant de 2,7 milliards d'euros.

Certains analystes ont indiqué qu'ils s'attendaient à des niveaux de rémunération plus élevés, après la vente par Vivendi de ses parts restantes dans le groupe de télécoms Numericable-SFR (>> Numericable Group). La direction de Vivendi avait également affirmé que des acquisitions étaient possibles, mais seulement dans le respect d'une discipline financière stricte.

Les actionnaires ont jusqu'à la fin de la journée lundi pour soumettre d'éventuelles résolutions en vue de l'assemblée générale annuelle du groupe, qui se tiendra le 17 avril.

-Ruth Bender et Valérie Venck, Dow Jones Newswires; Ruth.Bender@wsj.com

(Version française Céline Fabre)

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Numericable Group