PARIS (Agefi-Dow Jones)--Des grandes banques américaines, Goldman Sachs est la seule à avoir largement déçu les attentes des analystes dans ses métiers de taux au premier trimestre. Un raté d'autant plus surprenant que la firme est considérée comme la meilleure dans ce domaine et qu'elle jouissait comme les autres d'un environnement de marché favorable. La raison de ce faux-pas tiendrait, selon Bloomberg, à plusieurs paris malheureux dans ses activités de trading de dette.

La banque aurait ainsi perdu des dizaines de millions de dollars sur ses positions dans la dette de groupes d'énergie américains comme Peabody Energy et Energy Future, indique l'agence de presse en citant des proches du dossier. Goldman Sachs a par exemple détenu jusqu'à environ 200 millions de dollars d'obligations Peabody, le producteur de charbon qui s'apprête à sortir de la procédure de faillite Chapter 11 aux Etats-Unis. Cette position aurait vu fondre sa valeur de 40 millions en 2017.

Le cas Energy Future, lui, est de notoriété publique. Le groupe d'électricité américain est depuis 2014 sous la protection de la loi sur les faillites afin de restructurer une dette de près de 50 milliards de dollars. Les fonds distressed actifs sur ce dossier espéraient réaliser une bonne affaire grâce à la vente du plus bel actif du groupe, Oncor Electricity Delivery, propriétaire de lignes à haute tension au Texas, à une société floridienne, pour 18 milliards de dollars. L'opération aurait permis de rembourser les créanciers obligataires seniors et une partie de la dette subordonnée pay-in-kind (PIK). Mais le 30 mars, le régulateur texan a bloqué la vente, estimant qu'elle ne serait pas dans le meilleur intérêt du public. Confirmée par le juge, cette décision - le deuxième blocage d'affilée au sujet d'Oncor - a envoyé par le fond le prix de la dette PIK d'Energy Future. De grands fonds distressed, comme York Capital, Avenue Capital ou GSO, seraient exposés à des pertes.

"Le desk dette distressed a eu de meilleures performances ce trimestre passé qu'à la même période de l'an dernier", assure un porte-parole de Goldman Sachs à Bloomberg. Marty Chavez, le directeur financier, a signalé lors de la présentation des résultats, le 18 avril que la banque avait connu des "vents contraires" sur l'euro-dollar, en raison d'une volatilité très basse.

-Alexandre Garabedian, L'Agefi. ed: ECH

Site Internet: https://www.bloomberg.com/news/articles/2017-04-24/goldman-said-to-get-burned-by-these-debts-in-rare-trading-miss