Nouvelle contre-performance au S1 17 malgré les progrès réalisés dans les énergies vertes
PUBLICATION RES./CA
ACTUALITÉ

Europlasma a essuyé une perte de 11m€ au S1 2017 supérieure de 2m€ à celle du S1 2016.
Chiffre d’affaires et EBITDA ont fortement baissé (cf. tableau ci-après)


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ANALYSE

Europlasma a publié des résultats S1 2017 décevants malgré la bonne livraison de son projet le plus risqué, la production d’énergie verte. Le groupe joue aussi de malchance.

Europlasma se distingue à la fois par : a) ses efforts acharnés pour devenir un producteur d’énergie verte par le biais de technologies de pointe de valorisation des déchets, et b) la gestion d’une activité vache à lait liée au traitement de déchets amiantés.

La bonne nouvelle de début 2017 a été la mise en route effective des activités de production d’énergies vertes au terme de trois ans de difficultés techniques. La réception définitive du contrat en juin dernier s’est toutefois accompagnée d’une demande par le propriétaire de l’usine que des travaux complémentaires d’optimisation des performances soient menés à bien, et ce avec le soutien d’Europlasma qui y trouve un avantage direct compte tenu de sa participation de 35% dans le projet. Cela justifiait une provision pour coûts supplémentaires de 3,45m€ financée par le propriétaire de l’usine pour un total de 4,78m€ par la libération de garanties. Ce point est d’autant plus important qu’Europlasma a eu recours à un coûteux programme de refinancement (cf. section suivante) pour faire faire face à une consommation importante de trésorerie.

La contre-performance de la division vache à lait liée au traitement de déchets amiantés (exploitée sous le nom d’Inertam) a été la mauvaise nouvelle du S1. Après avoir été remis à neuf au T1, le redémarrage de l’unique four d’Inertam s’est avéré compliqué au T2. D’autant que la réglementation a été durcie en matière de contrôles des émissions de poussières, justifiant des arrêts de production avant que de nouveaux systèmes de traitement de l’air soient opérationnels. Le chiffre d’affaires d’Inertam s’est effondré de 4,9m€ à 3m€ entraînant une contraction de même ampleur de la trésorerie, les capacités d’Inertam devant être saturées pour que cette activité devienne rentable.

Cash-flow toujours négatif

Le cash-flow opérationnel a été négatif de 6,6m€, dont 4m€ provenant de la production d’électricité et 0,4m€ d’Inertam, le solde étant dû aux coûts centraux et à l’activité d’ingénierie dite “Plasma Solutions”.

Le prix à payer de cette consommation de cash flow est une dilution phénoménale, Europlasma s’étant financé au travers de convertibles rapidement exercées. De fait, la conversion et la cession subséquente sur le marché des titres émis ont entraîné une forte chute du cours de l’action. Représentant 7m€, ce financement a couvert les besoins de trésorerie d’exploitation mais pas les investissements (1,9m€). Si une nouvelle émission de 2m€ en juillet 2017 sous la forme de convertibles a permis de couvrir les besoins en trésorerie, les fonds propres au bilan du S1 sont négatifs 7m€ avec une dette nette atteignant 10,5m€.

Perspectives

Nous confirmons que le pire est passé sur le front des risques techniques. Même si d’autres travaux sont nécessaires pour optimiser la production d’énergie verte, le déploiement de cette activité sur deux nouveaux sites se déroule comme prévu si ce n’est avec un caledrier décalé. Ainsi le financement du premier projet (baptisé Tiper) est en grande partie assuré. Le financement du deuxième projet ne devrait pas poser problème. Sur le front d’Inertam, l’activité ne semble pas avoir été perturbée au S2.


IMPACT

Nous devons abaisser fortement nos prévisions trop optimistes pour tenir compte : 1) de la contre-performance d’Inertam, 2) des cash-flows durablement négatifs, et 3) du report à 2018 de l’EPC sur Tiper, seul facteur de soutien au CA. En termes de résultats, 2017 devrait être une nouvelle année “sans” . La question de savoir si le business model choisi est optimal reste entière. Elle porte sur le degré de détention et de consolidation des centrales d’énergie. La maîtrise des cash flows “énergie” est souhaitable mais passe par des financements significatifs aujourd’hui non disponibles. Notre modèle ne pouvant tenir compte de cette incertitude, il doit être refondu et ses conclusions restent fragiles.