L'augmentation de capital représentera l'équivalent de 1,4 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros), après une précédente levée de fonds d'un milliard l'an dernier.

Cette somme servira à rembourser des dettes et à rassurer les banques face à la dégradation des résultats, a indiqué Samsung Heavy dans un communiqué.

Les trois grands chantiers navals sud-coréens, les plus importants du monde, ont accumulé de lourdes pertes depuis 2015, plombés par la baisse des prix du pétrole, qui a freiné la demande en pétroliers, et la concurrence de rivaux chinois et japonais.

Samsung Heavy, le plus petit des trois, a dit dans un avis financier prévoir une perte opérationnelle de 240 milliards de wons (186 millions d'euros) lors du prochain exercice après une perte prévue à 490 milliards de wons cette année.

"L'amélioration des conditions de marché nous permet d'anticiper un redressement des ventes et un retour au bénéfice en 2019", ajoute-t-il.

Le groupe a remporté pour 6,5 milliards de dollars de nouvelles commandes cette année, soit 13 fois plus que les 500 millions de dollars de l'an dernier. Son carnet de commandes s'établissait à 72 navires à fin octobre, d'une valeur de 20,6 milliards de dollars, contre 90 bateaux et 26,7 milliards de dollars à fin décembre 2016.

Après l'annonce de l'augmentation de capital, l'action Samsung Heavy a clôturé en baisse de 29% à la Bourse de Séoul, à un plus bas d'un an de 8.960 wons. La capitalisation boursière du groupe ne représente plus que l'équivalent de 3,2 milliards de dollars.

L'an dernier, Samsung Heavy avait levé 1.100 milliards de wons en cédant des titres au prix unitaire de 1.170 wons à ses actionnaires Samsung Electronics et Samsung Life Insurance. Samsung Electronics est le premier actionnaire du chantier naval avec une participation de 16,9%.

Les modalités de la nouvelle augmentation de capital n'ont pas été précisées mercredi.

"L'émission d'actions ne réglera pas ses problèmes de liquidités. Les perspectives ne sont pas bonnes pour Samsung Heavy", commente Park Moo-hyun, analyste chez Han Investment & Securities à Séoul, en notant que le groupe pâtit de capacités moindres que ses concurrents Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering et Hyundai Heavy Industries.

Ces deux derniers ont cédé respectivement 2,8% et 6,2% en Bourse jeudi, dans le sillage de Samsung Heavy.

Daewoo, lui aussi en difficulté, a été recapitalisé cette année à hauteur de 2,6 milliards de dollars par de grandes banques publiques sud-coréennes.

Park Moo-hyun estime que les difficultés de Samsung Heavy affecteront certaines autres filiales du conglomérat Samsung mais non l'ensemble du secteur sud-coréen de la construction navale, qui connaît plutôt un rebond.

(Hyunjoo Jin et Cynthia Kim, Véronique Tison pour le service français)