L'aluminium, considéré comme une solution alternative plus légère mais plus onéreuse que l'acier, est devenu un composant important des modèles de voitures haut de gamme et les efforts en vue de parvenir à une commercialisation de masse des véhicules électriques lui ouvrent des perspectives supplémentaires.

"Si le diesel a du mal, quelque part, c'est bon pour l'aluminium", a déclaré Jean-Marc Germain dans une interview à Reuters. "L'aluminium est très bien placé pour réduire les émissions."

Le diesel est de plus en plus contesté depuis que Volkswagen a reconnu en septembre 2015 avoir installé des logiciels de manipulation des émissions polluantes sur certains de ses moteurs.

Les pays membres de l'Union européenne sont convenus en octobre de fixer comme objectif une réduction de 35% des émissions de CO2 des voitures et utilitaires d'ici à 2030.

RETOUR DU SIÈGE SOCIAL EN FRANCE

Malgré la tendance récente illustrée par les choix de Tesla et Audi d'opter pour l'acier pour les Model 3 et Audi 8, Constellium maintient sa prévision à moyen terme d'une croissance annuelle de la demande automobile en aluminium de 10% à 20%. Le fournisseur d'aluminium observe tout de même une évolution favorable car les constructeurs automobiles privilégient de plus en plus des solutions plus légères via l'association de plusieurs matériaux.

"La plupart du temps, l'aluminium déplace l'acier et l'acier déplace l'acier", dit Jean-Marc Germain.

Si l'aluminium n'occupe encore qu'un rang secondaire dans l'industrie automobile, sa position dominante dans l'aéronautique est actuellement contestée par les matériaux composites plastiques.

Jean-Marc Germain a réitéré sa prévision précédente d'une croissance annuelle de 2% de la demande aéronautique en aluminium, soit environ la moitié du niveau observé par le passé.

Constellium, qui dispose notamment d'un centre de recherche et développement à Voreppe (Isère), a publié un bénéfice d'exploitation de 114 millions d'euros au troisième trimestre, en hausse de 2% sur un an. Il a dit ne pas être à l'affût d'acquisitions mais se concentrer sur la réduction de sa dette.

Le groupe coté à New York, dont le siège social est au Pays-Bas, est issu des activités de transformation d'aluminium des groupes Péchiney, Alcan et Alusuisse. Il prévoit de déménager son siège en France l'an prochain, tout en restant coté à Wall Street, a dit Jean-Marc Germain.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Gus Trompiz

Valeurs citées dans l'article : Volkswagen, Constellium, Arconic