La phase de correction des indices se confirme aux Etats-Unis, où le Dow Jones et le S&P500 sont officiellement entrés en territoire négatif sur 2018 depuis hier. L'indice large a même brièvement franchi le cap des 10% de baisse par rapport à ses plus hauts de septembre dernier, ce qui correspond à la définition technique de la correction. Il a toutefois modéré son recul par la suite. Le Nasdaq Composite en est à -15% par rapport à ses sommets du 29 août et l'indice des valeurs plus petites, le Russell 2000, affiche -16% sur un pas de temps à peu près identique. Le tableau ci-dessous donne une vision des parcours 2018 des principaux indices depuis le début de l'année.
 
Dans l'encadré rouge, les performances depuis le 1er janvier (Bloomber / Zonebourse - Cliquer pour agrandir)

"Le scénario ne repose plus uniquement sur la perte de leadership des actions technologiques comme source de baisse", explique Liz Ann Sonders, en charge de la stratégie à la banque américaine Schwab. "Désormais, plusieurs entreprises endettées se retrouvent sous pression à cause de la hausse des taux", ajoute-t-elle. La trajectoire de la politique monétaire de la Fed rendait inévitable le retour de la question du financement sur la table. C'est un thème qui est largement développé dans les médias financiers anglo-saxons ce matin, et qui devrait occuper le devant de la scène dans les semaines à venir. Evidemment, les regards se tournent vers la Fed : assouplira-t-elle sa position ? Ce n'est pas impossible, mais il faudra attendre la réunion de décembre, où un nouveau tour de vis monétaire est prévu, pour en savoir plus.
 
En cette veille de Thanksgiving, Theresa May est à Bruxelles pour préparer la suite du Brexit. L'exécutif européen doit aussi rendre son verdict sur les budgets présentés par les Etats membres, en particulier sur celui de l'Italie. Le Bitcoin poursuit sa chute sur une perte de plus de 30% en quelques jours. Enfin, la tension est remontée d'un cran entre Washington et Pékin après la sortie du représentant du commerce des Etats-Unis, Robert Lighthizer, qui a déclaré hier que la Chine n'avait pas modifié ses pratiques "déloyales, irresponsables et manipulatrices" par rapport aux investigations initiales, notamment au niveau du pillage technologique.
 
Quelques trimestriels animent la séance, ceux de Deere, Pernod Ricard, ThyssenKrupp et Altice Europe notamment. Le CAC40 progresse de 0,4% à 4 944 points à l'ouverture. 
 
Les temps forts économiques du jour
 
Grosse séance de publications aux Etats-Unis à la veille de Thanksgiving, avec dès 14h30 les ventes des grossistes (consensus +0,1%), les commandes de biens durables (consensus core +0,4%) et les demandes hebdomadaires d'allocation chômage (consensus 215 000). A 16h00, place à l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan (consensus 98,4), à l'indice de confiance du Conference Board (consensus +0,2%) et aux ventes dans l'immobilier ancien (consensus 5,2 millions). Les stocks pétroliers hebdomadaires seront annoncés à 16h30.
 
L'euro grappille quelques cents face au dollar ce matin, à 1,13772 USD. Pas de ruée vers l'or, qui déprime à 1 221 USD. Le pétrole rebondit après sa lourde chute de la veille, avec un WTI à 54,42 USD et un Brent à 63,61 USD, le spread entre les deux barils ayant tendance à s'accroître ("parce que les Etats-Unis on du mal à vendre leurs stocks", dixit Jordan D. de Zonebourse). L'obligation d'Etat américaine à 10 ans est rémunérée 3,068% (+0,18%, soit +0,005 point).
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Allgeier : MainFirst démarre le suivi à surperformance en visant 40 EUR.
  • Osterreichische Post : Berenberg abaisse de conserver à vendre sa recommandation, avec un objectif réduit de 35 à 29 EUR.
  • British Land : HSBC passe de conserver à acheter en visant 667 GBp.
  • Bureau Veritas : HSBC passe d'alléger à acheter avec un objectif relevé de 19 à 23,50 EUR.
  • CGG : AlphaValue reste acheteur avec un objectif ajusté de 2,20 à 2,13 EUR.
  • Dassault Aviation : Oddo BHF passe de neutre à acheter en visant 1 800 EUR.
  • Enel : MainFirst passe de neutre à surperformance avec un objectif relevé de 5,14 à 5,40 EUR.
  • EssilorLuxottica : HSBC passe d'achat à conserver avec un objectif ramené de 140 à 128 EUR.
  • Homeserve : Jefferies revalorise de 680 à 800 GBp en restant à sousperformance.
  • Interserve : Stifel passe d'acheter à conserver avec un objectif sabré de 120 à 35 GBp.
  • Knorr - Bremse : Berenberg entame le suivi à l'achat en visant 88 EUR.
  • Kudelski : Research Partners démarre le suivi à vendre en visant 3,80 CHF.
  • Panalpina : Goldman Sachs passe de vendre à neutre avec un objectif relevé de 96 à 138 CHF.
  • Premier Food : Jefferies passe de conserver à acheter avec un objectif relevé de 4 800 à 5 000 GBp.
  • SGS : HSBC passe d'alléger à conserver en visant 2 250 CHF.
  • Sonova : JP Morgan réduit de 182 à 148 CHF son objectif en restant neutre.
  • Sulzer : HSBC passe de conserver à acheter en visant 121 CHF.
  • The Swatch Group : UBS passe de conserver à vendre avec un objectif ramené de 450 à 272 CHF.
 
L’actualité des sociétés
 
Carlos Ghosn reste aux commandes de Renault, pour l'instant : le conseil d'administration a désigné un tandem provisoire composé de l'administrateur référent Philippe Lagayette pour la présidence et du directeur général adjoint Thierry Bolloré pour la conduite des opérations. La polémique monte sur les raisons de la mise au ban du dirigeant au Japon, alors que le 'FT' affirme que Ghosn était en train de fusionner Renault et Nissan. Airbus a dévoilé l'identité des futurs occupants de deux postes clefs, son directeur financier et son directeur des opérations. Axa a ramené à 59,3% sa détention dans sa filiale Axa Equitable après avoir placé de nouvelles actions, qui lui rapportent 1,6 milliard d'euros. Lagardère boucle le rachat de HBF pour 330 millions de dollars. Amundi lance un rachat d'actions pour couvrir la dilution de ses stock-options. Néovacs brevète son nouveau candidat vaccin pour le traitement des allergies. Deinove renouvelle son equity line. Celyad a publié ses comptes.
 
Tensions chez ThyssenKrupp au sujet de la rémunération du directeur financier de Daimler, pressenti pour présider le directoire. La Banca Carige va soumettre à ses actionnaires un projet d'augmentation de capital de 400 millions d'euros. Pacific Drilling sort de faillite. Monsanto (Bayer) fait appel de sa condamnation dans le dossier Roundup aux Etats-Unis. Un problème de serveur a provoqué une grosse panne chez Facebook.