La Réserve Fédérale est allée au-delà de ce que les marchés imaginaient lors de sa réunion de mars, dont la teneur a été révélée hier soir. Les membres du comité de politique monétaire n'envisagent plus de hausse de taux cette année et estiment qu'un seul tour de vis suffira en 2020. En outre, le rythme d'allègement du bilan de l'institution sera ralenti dès le mois de mai et stoppé en septembre, plus tôt que ne l'envisageaient les économistes. Le président de la Fed, Jerome Powell, a encore utilisé le terme "patient" à plusieurs reprises. Ces décisions, en plus de la légère révision en baisse des perspectives économiques concomitante, ont contribué à faire dégringoler le dollar.
 
"Je pense toujours que le prochain mouvement de la Fed sera une baisse de taux", a commenté le chef économiste d'Unicredit pour les Etats-Unis, Harm Bandholz, après la décision. "Le virage à 180 degrés opéré en faveur d'une politique monétaire accommodante laisse penser que les craintes du comité se sont accrues", poursuit-il. Les spécialistes ont tendance à partager ce point de vue : Powell a beau dire que tout va bien et que la croissance économique est robuste, les actes en disent plus long que les mots.
 
L'autre information majeure de la soirée, c'est le durcissement présumé de la position de Donald Trump vis-à-vis de la Chine. Le locataire de la Maison-Blanche a déclaré que les surtaxes douanières resteront en place jusqu'à ce que Washington soit sûr que Pékin respecte les accords commerciaux qui auront été conclus. Cette déclaration intervient alors que des rumeurs font état de frictions sur certains sujets sensibles qui font partie des tractations en cours. Toutefois, Donald Trump a aussi indiqué que l'accord tant attendu se profile. Il ne faut pas donner trop de crédit à ces effets d'annonces, mais force est de constater qu'ils sont capables de dicter leur couleur aux indices.*

Coté Brexit, le conseil européen se réunit aujourd'hui pour évoquer les demandes de Theresa May. La session démarrera à 15h30. Il y a peu de chances pour qu'une communication ait lieu avant la clôture des marchés européens. 
 
Haussier en préouverture, le CAC40 perd finalement 0,1% à 5378 points peu après les premiers échanges.
 
Les temps forts économiques du jour
 
La Banque nationale suisse ouvrira le bal européen demain (9h30), avant la publication à 10h30 des ventes de détail britanniques. Outre-Manche toujours, la Banque d'Angleterre se prononcera à 13h00 sur sa politique monétaire, avec un nouveau statu quo programmé et un rôle difficile à jouer à l'heure où l'issue du Brexit est aussi claire qu'une rue de Londres un jour de smog. Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage (13h30, consensus 226 000) précéderont l'indice des indicateurs avancés du Conference Board (15h00, consensus +.0,1%). Hier soir, la banque centrale brésilienne a laissé ses taux inchangés.
 
L'euro a pris la pente ascendante hier face au dollar, après les décisions de la Fed : il se négocie 1,14237 USD ce matin. Dans son sillage, l'once d'or est remontée à 1318 USD. Le baril de WTI est repassé au-dessus des 60 USD, tandis que le baril de Brent cote 68,61 USD. L'obligation d'Etat américaine à 10 ans affiche un rendement de 2,526%, en nette baisse. Le Bitcoin se stabilise après avoir repris du terrain hier, à 4041 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Air France-KLM : MainFirst reste à sousperformance mais relève de 7,50 à 9 EUR son objectif de cours.
  • Bouygues : MainFirst passe de neutre à surperformance avec un objectif de cours relevé de 35 à 37 EUR.
  • EasyJet : MainFirst passe de sousperformance à neutre avec un objectif de cours relevé de 100 à 130 GBp.
  • G4S : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 270 à 260 GBp.
  • IAG : MainFirst passe de surperformance à neutre.
  • ING Groep : RBC passe de performance sectorielle à surperformance en visant 14,50 EUR.
  • Inmarsat : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 1000 à 890 GBp.
  • Komax : Research Partners reste à conserver mais réduit de 260 à 240 CHF son objectif de cours.
  • Korian : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 40 à 42 EUR.
  • Lufthansa : MainFirst passe de neutre à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 21 à 18 EUR.
  • Munich Re : Jefferies espace d'acheter à conserver malgré un objectif de cours relevé de 205 à 212 EUR.
  • Ryanair : MainFirst passe de neutre à surperformance avec un objectif de cours relevé de 11 à 15 EUR.
  • SGS : Goldman Sachs passe de neutre à vendre avec un objectif de cours abaissé de 2500 à 2400 CHF.
  • Sika : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 175 à 176 CHF.
 
L’actualité des sociétés
 
Axa place 40 millions d'actions de sa filiale américaine à 20,50 USD pièce, ce qui va lui permettre de récupérer plus de 800 millions de dollars. Axa Equitable Holdings va en parallèle racheter 30 millions de titres additionnels à sa maison-mère, qui descendra à 49,5% du tour de table. Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, affirme ne pas avoir participé à l'arbitrage signé en 2008 en faveur de Bernard Tapie dans l'affaire Crédit Lyonnais. Elior a débuté des discussions exclusives avec le fonds PAI Partners pour la cession de ses activités de concessions (Areas), conformément aux rumeurs qui circulaient hier. Air France-KLM a placé 500 millions d'euros d'obligations convertibles, avec l'appui de l'Etat qui a souscrit à hauteur de sa quote-part au capital, soit 14,3%. La tension est à son comble chez EssilorLuxottica après une nouvelle ruade de l'actionnaire principal, Delfin, qui accuse les managers français de violer clairement l'accord de fusion par certains de leurs comportements. L'actionnaire majoritaire de Stallergènes veut retirer le dossier de la cote à 37 EUR pièce. Spineway négocie le rachat d'un groupe hospitalier opérant en Amérique Latine et en Afrique. CDA (Compagnie des Alpes) rachète FamilyPark, le premier parc de loisirs d'Autriche. Gaussin et ST Engineering LS décrochent un contrat avec le port de Singapour. Sogeclair, Transgène, Clasquin, Mauna Kea, Coheris, Le Bélier, Foncière Euris, Lanson-BCC, Tikehau, Invibes, VoluntisAubay, Courtois ont publié leurs comptes.
 
Le FBI a rejoint l'enquête sur le Boeing 737Max, ce qui accroît la pression sur l'industriel. Ford va accroître sa production de véhicules électriques en convertissant une seconde usine nord-américaine. La BCE a lancé en janvier un audit sur la Banca Monte dei Paschi pour évaluer les risques opérationnels et juridiques de l'établissement. Levi Strauss valorisé 6,6 milliards de dollars pour son retour en bourse aux États-Unis. Micron bat le consensus et rassure malgré des perspectives prudentes. Uniper négocie la vente de ses parts dans un terminal GNL italien au fonds First State. Lion Air plancherait sur une entrée en bourse, a appris Bloomberg.
 
Ça publie. HeidelbergCement, Next, Wendel, IG Group, Esso, Maurel, SMCP et Ted Baker en Europe. Nike, Darden, Conagra, Tencent, Petrochina et China Mobile ailleurs.