par Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain

Le groupe français contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré tient marchés et investisseurs en haleine depuis un an sur son projet de trouver un ou plusieurs partenaires stratégiques pour la première maison de disques mondiale.

Le français espère capitaliser sur la renaissance de l'industrie de la musique, longtemps sinistrée avant d'être relancée par le succès mondial des offres de streaming popularisées par Spotify et consorts.

Au premier semestre, UMG a vu bondir ses revenus de 18,6% à données comparables, portés par le streaming mais aussi par l'étonnante résistance des ventes physiques (+15,5%) et les concerts.

Le résultat opérationnel ajusté du label, dopé par les succès d'Ariana Grande, Drake et Billie Eilish, s'est envolé de 43,6% pour atteindre 481 millions d'euros, au moment où les préparatifs pour l'ouverture de son capital se précisent.

"Les banques conseil du Groupe ont été choisies dans le cadre du projet d’ouverture du capital d’UMG", a indiqué Vivendi dans son communiqué de résultats, confirmant une information de Reuters.

La société n'a pas donné le nom de ses banques conseil ni précisé leur nombre.

"Le processus d’ouverture du capital d’UMG à un ou plusieurs partenaires, pour une participation minoritaire, suit son cours conformément à ce qui avait été annoncé précédemment", poursuit le communiqué, ajoutant que des "contacts" ont déjà été établis avec d'éventuels partenaires stratégiques.

RACHATS D'ACTIONS CONSÉQUENTS APRÈS UMG

Interrogé à de nombreuses reprises sur le sujet par les analystes financiers, le président du directoire Arnaud de Puyfontaine n'a pas souhaité donner le nom de ces partenaires ni qualifier l'état d'avancée des discussions.

"Le calendrier est tenu", a assuré le dirigeant selon lequel Vivendi sera en position d'annoncer une opération dans le délai de 12 à 18 mois promis, soit d'ici début 2020.

Le produit de l'opération sera utilisé pour des rachats d'actions "conséquents" et d'éventuelles acquisitions, a-t-il réaffirmé.

A contrario, l'autre filiale de Vivendi, Canal+, continue de souffrir de pertes d'abonnés dans l'Hexagone, où un plan de départs volontaires visant près de 500 emplois a été annoncé, faisant plier son chiffre d'affaires de 2,2%.

Au global, Vivendi a signé sur les six premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 7,35 milliards d'euros, en hausse de 6,7%, pour un résultat opérationnel ajusté (Ebita) en hausse de 27,6% à 718 millions. Son résultat net part du groupe a été multiplié par plus de trois à 520 millions d'euros.

Dans sa présentation de résultats, Vivendi a par ailleurs indiqué avoir procédé au rachat de 65,5 millions d'actions (soit 5% du capital) et en avoir annulé 94,7 millions (7,23%), ce qui pourrait avoir pour conséquence de renforcer la part de Vincent Bolloré au capital de Vivendi, jusque-là de 27%.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain