L'indice Dow Jones a cédé 128,99 points, soit 0,47%, à 27.140,98 et le S&P-500, plus large, a perdu 15,89 points ou 0,53% à 3.003,67.

Le Nasdaq Composite, qui comme le S&P avait inscrit un record mercredi, a reculé de son côté de 82,96 points (1,00%) à 8.238,54.

Tout en ouvrant la porte à de nouvelles mesures dans un avenir proche, la BCE n'a pas modifié jeudi son taux d'intérêt directeur et son président Mario Draghi a affirmé que le sujet n'avait même pas été débattu, estimant en outre que le risque de récession dans la zone euro est "assez faible."

"Les perspectives un peu plus roses de la BCE ont un peu refroidi les investisseurs", commente Chuck Carlson, directeur général de Horizon Investment Services à Hammond (Indiana). "Le marché continue d'espérer plus d'assouplissement de la part des banques centrales et se demande si (l'inaction de la BCE) aura des implications pour la Réserve fédérale."

L'attention de Wall Street va vite se focaliser de nouveau sur l'état de l'économie américaine, avec la publication vendredi des chiffres de la croissance du deuxième trimestre, avant la réunion de politique monétaire de la Fed la semaine prochaine.

Les futures sur les taux américains situent à 79% la probabilité d'une baisse de taux de 25 points de base mercredi prochain et à 21% celle d'un assouplissement de 50 pdb, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

VALEURS

Les 11 grands indices sectoriels S&P 500 ont fini dans le rouge, les plus fortes baisses étant pour l'énergie (-1,16%), devant les technologiques (-0,79%) et les matériaux (-0,78%).

Poids lourd du Dow Jones, Boeing a encore lâché 3,69% après déjà un recul de 3,15% la veille en réaction à l'annonce de sa plus forte perte trimestrielle en 10 ans. Un responsable de la FAA, l'agence de l'aviation civile américaine, a déclaré jeudi qu'il n'y avait pas encore de calendrier pour la reprise des vols du 737 MAX, alors que l'avionneur avait évoqué mercredi le mois d'octobre.

Les résultats du jour ont aussi donné lieu à des sanctions. Tesla a chuté de 13,61% et Ford de 7,45%. Le chimiste Dow a cédé 3,83%, plus forte baisse de l'indice éponyme.

Les prévisions prudentes de Xilinx (-3,44%) ont de leur côté tiré à la baisse le compartiment des semi-conducteurs, qui est retombé de -1,72% après un record la veille.

Facebook, dont les résultats n'ont pas davantage rassuré, a abandonné -1,93%.

"Les résultats sont mitigés, cela reflète le ralentissement de la croissance mondiale et aussi de l'économie américaine", commente Peter Cecchini, stratège chez Cantor Fitzgerald à New York. Malgré tout, sur 185 sociétés du S&P 500 qui ont publié à ce stade, 75% ont fait état de bénéfices supérieurs aux attentes, selon les données de Refinitiv.

Amazon, Alphabet et Intel publiaient à leur tour à la clôture, parmi d'autres.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont tombées à un creux de trois mois la semaine dernière aux Etats-Unis, à 206.000 (-10.000), témoignant d'un marché du travail toujours robuste.

Les commandes de biens d'équipement civils hors aéronautique, un étalon très suivi des plans d'investissement des entreprises, ont augmenté de 1,9% en juin, une hausse bien supérieure à celle de 0,2% que prévoyaient les économistes mais peut-être pas suffisante pour empêcher une nouvelle contraction de l'investissement des entreprises au deuxième trimestre.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes avaient auparavant terminé en baisse, déçues par l'absence d'annonces concrètes de la BCE et par plusieurs résultats de sociétés comme ceux d'Atos (-5,39%) ou encore STMicroelectronics (-2,96%) à Paris.

Le CAC 40 parisien a perdu 0,50% à 5.578,05 points, le Footsie britannique a cédé 0,17% et le Dax allemand 1,28%. L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,64%, le FTSEurofirst 300 de 0,54% et le Stoxx 600 de 0,56%. [.EUFR]

A SUIVRE VENDREDI :

En plus des résultats de sociétés, l'agenda du jour sera dominé par la première estimation de la croissance américaine du deuxième trimestre, à 12h30 GMT. Les économistes interrogés par Reuters prévoient en moyenne un taux annualisé de +1,8% après +3,1% au premier trimestre.

(avec Noel Randewich et Amy Caren Daniel, Véronique Tison pour le service français)