Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris montait légèrement mardi matin (+0,39%), tentant de se reprendre après avoir perdu près de 6% en deux jours, même si les tensions commerciales sino-américaines restent exacerbées.

A 09H24 (07H24 GMT), l'indice CAC 40 gagnait 20,54 points à 5.262,09 points. La veille, il avait fini en recul de 2,19%.

"Les investisseurs s'interrogent maintenant sur la prochaine étape dans la guerre commerciale sino-américaine", a estimé Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

"Si l'un des deux pays tente de faire poser un genou à terre à l'autre afin de prendre le dessus, on peut craindre le pire pour l'économie mondiale. Cependant, a-t-il poursuivi, la confrontation pourrait faire une pause à court terme."

"Elle s'est déroulée par paliers jusqu'à présent" et "une accélération du conflit pourrait faire plus de torts à l'initiateur de nouvelles mesures de rétorsion qu'à son adversaire", selon lui.

"En attendant la Chine a décidé de ne pas prolonger la chute du yuan ce matin. Le fixing décidé par les autorités, certes au-dessus des 7 yuans pour un dollar, révèle néanmoins que la Chine ne veut pas d'une baisse trop rapide du taux de change, ce qui a soulagé les places asiatiques, leur permettant de limiter le repli du début de séance", a-t-il complété.

L'Europe boursière profitait ainsi de ce relatif soulagement.

Alors que les investisseurs se remettaient à peine de la réunion de la Réserve fédérale américaine, pas assez accommodante à leur goût, Donald Trump avait jeudi soir mis le feu aux poudres en déclarant que son administration allait infliger des droits de douane supplémentaires sur les produits chinois.

En représailles, Pékin avait demandé à ses entreprises publiques de cesser l'achat de produits agricoles américains.

La tension s'est également portée sur le terrain monétaire, la Chine, qui contrôle étroitement le cours de sa monnaie, laissant baisser le yuan. Cependant le taux pivot de la monnaie chinoise fixé mardi par la Banque centrale chinoise s'est révélé moins bas qu'anticipé par les marchés.

Du côté des indicateurs, l'Allemagne a publié ses commandes industrielles pour juin, marquées par un bond de 2,5%, bien au-dessus des attentes des analystes.

De quoi redonner un peu d'entrain aussi aux marchés européens, très inquiets de la fragilité de la première économie de la zone.

La séance ne compte pas d'autres chiffres de premier plan.

Bond de Vivendi

Cet apaisement de la cote offrait un bol d'air aux valeurs les plus chahutées ces dernières séances, à savoir les minières et les semi-conducteurs.

ArcelorMittal prenait 0,45% à 12,82 euros et STMicroelectronics 0,20% à 15,16 euros.

Vivendi bondissait pour sa part de 6,01% à 25,42 euros, dynamisé par l'annonce de son entrée en "négociations préliminaires" avec le géant internet chinois Tencent, qui pourrait investir jusqu'à 6 milliards d'euros en deux temps pour prendre une participation dans sa filiale Universal Music Group.

Europcar profitait (+2,87% à 5,57 euros) d'un relèvement de sa recommandation à "acheter" par Goldman Sachs.

Air France-KLM était également porté (+1,24% à 10 euros) par le relèvement de la sienne à "neutre" par Bernstein.

Eutelsat était par contre pénalisé (-2,53% à 15,78 euros) par l'abaissement de la sienne à "neutre" par HSBC.

Pernod Ricard reculait de 0,78% à 152,30 euros dans la foulée de l'annonce de l'acquisition d'une société américaine propriétaire d'un whiskey texan haut de gamme et d'une distillerie à proximité de Fort Worth.

Sanofi perdait 0,53% à 71,97 euros. Le médicament d'immunologie Dupixent du groupe, déjà commercialisé en Europe pour traiter l'eczéma des adultes, a obtenu le feu vert de la Commission européenne pour traiter cette maladie de la peau chez les adolescents.

Bonduelle reculait de 6,36% à 24,30 euros, pâtissant d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes. Le groupe agroalimentaire a annoncé avoir enregistré des ventes annuelles stables lors de son exercice décalé 2018-2019 et a confirmé ses objectifs.

Vilmorin bénéficiait (+2,27% à 49,60 euros) d'une hausse de 3,3% de son chiffre d'affaires annuel 2018-29, bénéficiant de la mode "veggie", malgré des déboires aux Etats-Unis liés aux inondations dans la Corn Belt.

Marie Brizard décollait de 12,11% à 2,13 euros, le marché accueillant très favorablement la cession de sa filiale polonaise de distribution Sobieski Trade au groupe polonais United Beverages.

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