À Paris, l'indice CAC 40 réduit son avance à 5.252,70 points (+0,02%) vers 8h15 GMT après une progression jusqu'à 5.276 en tout début de journée. À Francfort, le Dax limite aussi ses gains à +0,09% tandis qu'à Londres le FTSE cède 0,23%, plombé par plus d'une dizaine de valeurs qui se traitent ex-dividende.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro grappille 0,09% et le Stoxx 600 0,03% mais le FTSEurofirst 300 abandonne 0,06%

Le CAC et le Dax ont perdu mercredi plus de 2% tandis que le Stoxx 600 a cédé 1,68%, revenant à ses niveaux de la mi-février, en réaction à des indicateurs maussades et à l'inversion de la courbe des taux aux Etats-Unis qui font craindre une récession. [.EUFR]

Wall Street a pour sa part connu sa pire séance de l'année mais les futures sur indices laissent là aussi entrevoir un rebond, ce qui soutient la tendance en Europe, encore que l'ouverture à New York devrait dépendre des multiples indicateurs américains à l'agenda.

"Les marchés débutent la journée sur une note un peu plus stable mais des jours comme aujourd'hui peuvent être comparés à la bonne vieille météo britannique, du soleil le matin et de l'orage le midi", commande Craig Erlam, analyste chez Oanda à Londres. "Je ne serais pas étonné qu'on ait une journée de montagnes russes avec pour catalyseur les nombreux indicateurs attendus."

L'agenda en Europe se limite aux ventes au détail britanniques en ce 15 août mais pas moins de neuf indicateurs sont au programme aux Etats-Unis, dont les ventes au détail là aussi, publiées une heure avant l'ouverture de Wall Street. Les indices d'activité de la Fed de New York et de celle de Philadelphie livreront quant à eux un premier aperçu de l'état de l'économie au mois d'août.

La journée est fériée en France et en Italie et la Bourse de Milan est fermée, tout comme les marchés autrichien et grec.

VALEURS

La cote est animée par quelques résultats de sociétés mais les compartiments des hydrocarbures (-0,76%), des ressources de base <-0,75%> et des banques (-0,27%) restent orientés à la baisse.

A Paris, Sodexo et Hermès, en hausse d'un peu plus de 1%, se classent en tête du CAC dans un marché clairsemé tandis qu'ArcelorMittal (-0,70%) ferme encore la marche.

A Copenhague, le brasseur Carlsberg (+5,05%) et le géant du transport maritime A.P. Moller-Maersk (+2,98%) se distinguent après leurs résultats.

L'assureur néerlandais Aegon chute en revanche de 7,20%, la plus forte baisse du Stoxx 600, les investisseurs s'inquiétant de la détérioration de ses ratios financiers.

A Francfort, le groupe de matériaux SGL Carbon plonge de 30% après un avertissement sur ses résultats et le renvoi de son président du directoire Jürgen Köhler, qui avait pourtant été reconduit en avril pour trois ans.

Autres valeurs moyennes allemandes, les opérateurs télécoms United Internet et Drillisch chutent de respectivement 8,30% et 7,79% et après avoir eux aussi revu leurs prévisions de résultats à la baisse.

EN ASIE

Les marchés asiatiques ont cédé du terrain dans le sillage de Wall Street même les pertes ont été moins lourdes. A Tokyo, l'indice Nikkei a clôturé en repli de 1,21% à 20.405,65 après avoir reculé le matin jusqu'à 20.184,85, un plus bas depuis le 6 août.

Les Bourses chinoises ont rebondi en fin de séance, sous l'impulsion des valeurs technologiques. Le CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a gagné 0,31% et l'indice composite de Shanghai 0,25%. A Hong Kong, le Hang Seng s'est adjugé 0,76%.

A WALL STREET

L'indice Dow Jones a perdu mercredi 800,49 points à 25.479,42 points, soit une chute de 3,05% qui est la plus forte de l'année. Le S&P-500, plus large, a cédé 85,72 points ou 2,93% à 2.840,60 points et le Nasdaq Composite 242,42 points (3,02%) à 7.773,94 points.

Les 11 grands indices sectoriels S&P 500 ont fini dans le rouge, emmenés par le compartiment de l'énergie (-4,12%) et celui des financières (-3,56%). [.NFR]

TAUX

Les rendements de la zone euro s'enfoncent en territoire négatif en début de séance, reflétant les craintes de récession alors que la courbe des rendements aux Etats-Unis est inversée pour la deuxième séance consécutive.

En Allemagne, la courbe s'aplatit aussi avec l'écart entre les obligations à deux ans et à 10 ans qui se rétrécit à 21 points de base, le "spread" le plus étroit depuis 2008.

Le rendement du papier à 10 ans est passé sous -0,2% jeudi pour la première fois, reculant jusqu'à -0,211%.

Sur les Treasuries, l'écart entre les rendements à 10 ans et à deux ans s'établit à -0,91 points de base jeudi après être passé mercredi en négatif pour la première fois depuis 2007. Le rendement des emprunts à 30 ans a pour sa part touché un nouveau plus bas de 1,98% qui porte sa baisse à 27 points de base cette semaine, du jamais vu depuis mai 2012.

CHANGES

L'indice dollar se tasse de 0,06% malgré une progression de 0,26% du billet vert face au yen, à 106,16, au lendemain d'un recul de 0,8%.

L'euro/dollar regagne 0,1% autour de 1,1150.

PÉTROLE

Les cours du brut restent orientés à la baisse après leur chute de 3% mercredi. Le contrat octobre sur le Brent de mer du Nord cède 0,59% à 59,13 dollars et le brut léger américain abandonne 0,29% à 55,07.

(Avec Thyagaraju Adinarayan et Virginia Furness à Londres)

par Veronique Tison