En milieu de matinée, l'action de l'opérateur fondé et contrôlé par Xavier Niel accuse un repli de 2,15% à 92,96 euros. Le titre a déjà perdu la moitié de sa valeur sur les 18 derniers mois.

Au premier semestre, Free a perdu 127.000 clients dans le mobile, victime des stratégies tarifaires agressives de ses concurrents qui ont, eux, affiché des gains d'abonnés sur la même période.

Les pertes de clients se sont concentrées sur l'offre mobile d'entrée de gamme, souligne pour sa part l'opérateur, qui affiche un solde positif de recrutements pour son offre la plus chère à 19,99 euros par mois.

Dans le fixe, Free, qui a lancé une nouvelle box haut de gamme l'automne dernier, a encore perdu 31.000 clients.

L'opérateur, qui a suspendu la distribution des chaînes gratuites du groupe Altice en raison d'un litige sur leur mode de rémunération, dit avoir été "négativement impacté au cours du 2ème trimestre par la communication massive et critiquable des chaînes NextRadioTV".

En dépit des pertes d'abonnés, Free affiche un chiffre d'affaires en hausse de 8,4% à 2,6 milliards d'euros au premier semestre, porté par la hausse de 1,5% de ses revenus en France.

Son résultat d'exploitation a en revanche reculé de 7,4% à 802 millions d'euros, pénalisé par des pertes d'exploitation en Italie où l'opérateur vient de dépasser le cap des 4 millions d'abonnés 14 mois après son arrivée dans le pays.

Free a en outre accéléré sa consommation de trésorerie, affichant un flux de trésorerie libre négatif de 600 millions d'euros.

Le groupe réitère toutefois son ambition de générer une trésorerie de plus de 800 millions d'euros en France l'an prochain, une prévision qui suscite le scepticisme des marchés bien qu'elle ait été plusieurs fois révisée à la baisse.

Iliad, qui est en passe de céder une partie de ses tours mobiles en France et en Italie à l'espagnol Cellnex, a par ailleurs annoncé un accord avec le fonds français d'infrastructures InfraVia en vue de lui céder une part majoritaire dans son réseau de fibre optique en dehors des zones denses.

Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, Xavier Niel s'est dit "extrêmement optimiste concernant l'évolution du parc d'abonnés", pointant l'amélioration des recrutements bruts d'abonnés et le recul des désabonnements.

(Gilles Guillaume et Gwénaëlle Barzic, édité par Bertrand Boucey)