Washington (awp/afp) - Le Fonds monétaire international (FMI) a reconnu jeudi qu'il était "difficile" de résoudre rapidement le dossier argentin étant donné la complexité de la situation.

"A l'aune de la situation complexe et de l'incertitude politique, il est difficile d'aller de l'avant rapidement", a déclaré son porte-parole Gerry Rice lors d'une conférence de presse, ajoutant qu'il n'avait pas de date précise à avancer.

Des réunions techniques se déroulent cette semaine au FMI en présence de responsables argentins pour discuter de l'état de l'important programme d'aide accordé à Buenos Aires qui traverse une grave crise économique se traduisant par une forte dévaluation de sa monnaie.

Le temps presse pour Buenos Aires qui veut obtenir un rééchelonnement de sa dette et dont les élections vont se dérouler fin octobre.

Gerry Rice a toutefois voulu clarifier des propos tenus mercredi par David Lipton, directeur général par intérim qui ont été interprétés par certains médias comme une suspension des discussions: "il est incorrect de dire que le FMI a suspendu les discussions".

"Nous restons pleinement engagés" auprès de l'Argentine, a-t-il insisté.

Gerry Rice a également insisté sur le fait que les discussions progressaient, invitant à patienter sur leur issue.

Il a par ailleurs indiqué qu'une "autre équipe" de Buenos Aires serait à Washington la semaine du 14 octobre, c'est à dire pendant les réunions d'automne du FMI et de la Banque mondiale.

Mardi, le Fonds avait renouvelé son soutien aux autorités argentines, David Lipton qualifiant de "constructive" sa réunion avec le président argentin, Mauricio Macri, le ministre des Finances, Hernan Lacunza, et le gouverneur de la Banque centrale, Guido Sandleris.

"J'ai exprimé notre intention de continuer à dialoguer avec les autorités et à les aider à faire face à la situation difficile et aux temps difficiles à venir", avait-il ajouté à l'issue de cette réunion qui s'est déroulée à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

Pour l'heure, le FMI ne donne aucune indication sur la possibilité de débloquer une nouvelle tranche d'aide ou de rééchelonner les remboursements, comme demandé par Buenos Aires.

Signe que le dossier est prioritaire: avant même sa prise de fonction le 1er octobre, la nouvelle directrice générale Kristalina Georgieva a rencontré de manière impromptue mercredi le ministre des Finances.

A ce jour, l'Argentine a reçu quelque 44 milliards de dollars du prêt triennal (d'un montant total de 57 milliards) approuvé en juin 2018.

Mais la flambée de l'inflation et la montée de la pauvreté ont suscité l'indignation face aux mesures restrictives prises par le gouvernement.

Le président de centre-droit Mauricio Macri a essuyé cet été une défaite cinglante lors des élections primaires au profit de son rival populiste, Alberto Fernandez, ce qui a de nouveau attisé la volatilité des marchés dans le pays frappé par la récession, et miné la monnaie.

L'Argentine a alors officiellement demandé fin août au FMI un rééchelonnement de son emprunt.

afp/rp