En Europe d’abord, les indicateurs PMI confirment un net ralentissement. L’activité du privé, toujours tirée à la baisse par la mauvaise santé du secteur manufacturier, recule à son plus bas en six ans dans l’Union monétaire et glisse même jusqu’à son niveau de 2008 outre-Rhin. Entre l’Allemagne et la Corée du Sud, qui a également fait état de données décevantes, ce sont ainsi deux des quatre plus grands pays exportateurs du monde qui illustrent les conséquences négatives de la guerre commerciale.

Au Royaume-Uni, la Cour suprême britannique a jugé « illégale, nulle et non avenue » la demande de Boris Johnson de suspendre le Parlement jusqu’au 14 octobre. Les onze magistrats de la plus haute instance juridique du pays ont ainsi invité les députés à reprendre leur fonction « dès que possible », ce qui s’est produit dans une ambiance plutôt électrique. Le Premier ministre fait désormais la sourde oreille face aux appels à la démission et assure vouloir « aller de l’avant ». Mais faute d’accord avec l’UE, l’obstacle de Westminster devrait contribuer à entériner un nouveau report du Brexit au-delà du 31 octobre et à prolonger l’incertitude.

Quelques jours auparavant, la Banque d’Angleterre (BoE) avait tenu sa dernière réunion avant cette échéance. Soulignant les incertitudes liées au Brexit ou à la guerre commerciale dans un contexte de ralentissement de l’inflation, les argentiers britanniques ont opté pour un statu quo unanime. En cas d’accord entre Londres et Bruxelles, l’institution envisage cependant une hausse graduelle et limitée de ses taux, à l’inverse de la ligne de la plupart des grandes banques centrales.

Aux Etats-Unis, si Donald Trump a accueilli la dernière décision de la FED avec un nouveau flot de tweets orduriers à l’égard ses dirigeants, c’est pour un tout autre sujet qu’il affronte aujourd’hui une procédure de destitution ou « impeachment ». De nouveaux soupçons pèsent en effet sur le président américain alors qu’il aurait demandé à son homologue ukrainien d’enquêter sur Joe Biden, favori pour représenter le Parti démocrate aux prochaines élections présidentielles de 2020. Peu de chances que le Sénat, à majorité républicaine, valide l’éviction de son propre président mais l’affaire fragilise l’exécutif en plein conflit commercial international.

Enfin, en Nouvelle-Zélande, la RBNZ calme le jeu après la baisse surprise d’un demi-point le mois dernier. La banque centrale a maintenu son taux directeur à son plus bas historique (1%) dans un contexte de forte baisse du Kiwi mais semble se tenir prête à davantage de soutien en cas de conflit prolongé entre la Chine et les Etats-Unis.

Dans les jours qui viennent, les cambistes surveilleront des chiffres américains sur l’inflation (PCE) et la consommation des ménages vendredi. Les indicateurs PMI chinois seront dévoilés lundi tandis que la Banque d’Australie rendra une nouvelle décision de politique monétaire la nuit suivante.

Graphiquement, l’Euro enregistre de nouveaux points bas annuels, signalant comme souvent la nécessité d’alléger ses positions dans l’attente d’un rebond. Un prochain test d’une résistance à 1.1035, voire 1.1143, nous offrirait alors l’opportunité de nous réengager.

De son côté, le Pound a échoué à clôturer au-delà de 1.2573 USD et se replie provisoirement au contact de sa moyenne mobile à 20 jours. Un scénario qui nous offre un bon timing pour se repositionner à l’achat de la parité, dans un contexte où le no deal semble écarté, avec un nouveau test de sa résistance en ligne de mire.

Si le Kiwi (NZD/USD) avait brièvement profité d’un apaisement des tensions entre Pékin et Washington, renvoyant les cours au contact de 0.6427, la tendance de fond reprend ses droits et menace désormais un support à 0.62 USD vieux de quatre ans sous lequel s’est agglomérée une quantité massive d’ordres stops.

Du côté des valeurs refuges, le Yen et le Franc suisse consolident en attendant la reprise des négociations entre les deux premières puissances mondiales. Nous sommes vendeurs USD/JPY sous 108.60 mais acheteurs EUR/CHF au-dessus de 1.0823, dans l’espoir de voir la BNS continuer à défendre ce niveau.