Le leader français des télécoms, qui a engagé une stratégie centrée sur le haut débit et la téléphonie mobile et investi massivement dans les réseaux, est déjà confronté à un environnement concurrentiel difficile en France, son marché historique, depuis la guerre des prix sur le mobile engagée en 2012 par son concurrent Iliad.

L'Espagne, où Orange est concurrencé par Vodafone et Masmovil, est devenu tout aussi concurrentiel, ce qui s'est traduit par un recul de 2,5% des ventes du groupe au troisième trimestre dans le pays, sur une base comparable. En France, le recul a été limité à 0,4%.

A 12h15, le titre reculait de 2,37% à 14,2 euros, accusant ainsi la plus forte baisse de l'indice CAC 40 (-0,07%).

"Nous avons bon espoir de revenir à une stabilité voire une croissance de notre activité mais ça prendra sans doute un peu de temps", a déclaré Laurent Paillassot, PDG d'Orange Espagne, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

"Nous restons toutefois concentrés sur la préservation de notre Ebitda", a-t-il ajouté.

Orange avait annoncé auparavant que la forte demande en Afrique et au Moyen-Orient avait permis de compenser la baisse de ses deux principaux marchés européens, la France et l'Espagne.

La croissance a atteint 7,6% dans la région Afrique, notamment grâce à la forte progression de son nombre d'abonnés et au succès de ses services de transferts d'argent.

Les ventes du groupe au troisième trimestre ont progressé de 0,8% en base comparable pour atteindre environ 10,6 milliards d’euros, tandis que le résultat opérationnel courant (Ebitda ajusté) a augmenté de 0,2% à 3,62 milliards, conformément aux attentes.

Le groupe a annoncé qu'il ferait un point sur ses éventuels projets de cession de ses infrastructures de réseaux mobile et fixe en Europe lors d'une journée investisseurs prévue le 4 décembre.

"Nous avons déjà fait un certain nombre de déclarations sur la meilleure façon de valoriser nos actifs en matière d'infrastructures", a déclaré le directeur financier, Ramon Fernandez, à la presse. "Nous vous en dirons beaucoup plus le 4 décembre."

Les rivaux français Bouygues Telecom, Iliad et SFR d'Altice Europe ont déjà tous ouvert leurs réseaux de téléphonie mobile à d'autres investisseurs.

Orange a confirmé ses prévisions annuelles, notamment une croissance organique de l'Ebitda 2019 plus modérée qu’en 2018 et un niveau d'investissement (Capex) également plus faible que l'année dernière, où ils avaient atteint des sommets.

(Mathieu Rosemain, version française Jean-Michel Bélot, édité par Bertrand Boucey)

par Mathieu Rosemain