Engie (-3,86 % à 14,33 euros) accuse la plus forte baisse du CAC 40 malgré des résultats neuf mois solides. Le résultat opérationnel courant du groupe industriel énergétique a progressé de 13,6 % à périmètre et change constants pour atteindre 3,8 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires a grimpé, lui, de 7,9 % à 46,8 milliards d'euros. Fort de ces résultats, l'ex GDF-Suez a confirmé ses objectifs annuels, soit l'atteinte d'un résultat net récurrent compris entre 2,5 et 2,7 milliards d'euros pour un Ebitda compris entre 9,9 à 10,3 milliards. Au 30 septembre, il se montait à 7,1 milliards.

De prime abord, la réaction des investisseurs semble paradoxal. Mais le diable se cache dans les détails. Le marché sanctionne les performances décevantes de la branche "Solutions Clients" et plus encore les perspectives de cette dernière.

En mars dernier, le groupe avait dévoilé un plan stratégique ambitieux prévoyant un recentrage sur les grandes entreprises et les collectivités.

Devant la communauté financière, la directrice générale, Isabelle Kocher promettait qu'Engie devienne d'ici la fin 2021 le "leader mondial de la transition énergétique", notamment conçue comme des services à haute valeur ajoutée vendus à de grandes entreprises et aux collectivités locales.

Or, cet objectif semble plus difficile à atteindre que prévu. Sur les neuf premiers mois de l'exercice, la branche "Solutions Clients" sur laquelle le groupe fonde donc ses principaux espoirs de croissance et de rentabilité a vu son résultat opérationnel courant progresser de "seulement" 6 % à 574 millions d'euros.

Dans le même temps, le résultat opérationnel courant de la branche "Thermique", soit la production d'énergie traditionnelle, a bondi de 25 % à plus d'un milliard d'euros, preuve que l'activité historique du groupe, reste une valeur sûre.

Surtout, Engie a révisé à la baisse sa prévision concernant ses "Solutions Clients". La société table désormais sur une croissance du résultat opérationnel courant proche de 5 %, contre entre 5 % et 10 % auparavant.

Le groupe est sans nul doute en train de chercher la solution susceptible d'accélérer la croissance d'une activité annoncée si prometteuse.

En attendant, les investisseurs restent en retrait. Depuis le début de l'année, l'action Engie "n'a gagné que" 13,8 %, contre 24,5% pour le CAC 40. 











LEXIQUE
Standard & Poor's
Standard & Poor's est sans doute la plus connue des agences de notation financière (ou "credit rating"). Une agence de notation attribue, selon des critères et une classification qui lui sont propres, une note traduisant son opinion sur la capacité d'un émetteur à remplir ses obligations financières, (donc à ne pas se trouver en situation de défaut de paiement) et à rembourser ses dettes en temps et en heure.En tant que mesure du niveau du risque de crédit, la note influe sur le niveau du taux d'intérêt proposé à l'entreprise notée. En d'autres termes, plus la note d'un émetteur est mauvaise, plus il lui coûtera cher d'emprunter car il lui sera difficile d'intéresser les investisseurs.L'échelle des notes de Standard & Poor's se décline comme suit : - La catégorie investissement regroupe les notes AAA, AA+, AA, AA-, A+, A, A-, BBB+, BBB, BBB- (notes à long terme, durée initiale de la dette émise supérieure à un an) et A-1+, A-1, A-2, A-3 (notes à court terme, durée initiale de la dette émise inférieure à un an). Cette catégorie est censée refléter une qualité de crédit solide. Si AAA est la note la plus forte, même un A offre une espérance de parcours sans incident, avec une forte probabilité pour que la dette soit remboursée à temps même si l'environnement économique ou la société elle-même rencontrent quelques turbulences. Au niveau BBB, la capacité de la société à payer ses intérêts et capital est encore suffisante bien qu' à ce niveau là de note des conditions économiques défavorables ou une modification des circonstances sont davantage susceptibles d'affecter l'aptitude au service normal de la dette. - La catégorie spéculative regroupe les notes BB+, BB, BB-, B+, B, B-, CCC+, CCC, CCC- (à long terme) et B, C (à court terme). Cette catégorie suppose des risques sérieux d'incidents de paiement, qui deviennent extrêmement sérieux pour les CCC (on parle alors de " junk bond ", ou obligation pourrie). En cas de défaut imminent ou avéré sont appliquées les notes CC et D à long terme, D à court terme. Les notes long terme de Standard & Poor's sont assorties, d'une perspective " stable ", " positive " ou " négative ". Cette indication a pour but d'indiquer le sens vers lequel les notes sont susceptibles d'évoluer à moyen terme, sans qu'il s'agisse en l'occurrence d'une certitude.