Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais préfigurent une ouverture en repli d'environ 0,4% après les records inscrits mardi par le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq Composite.

À Paris, le CAC 40 perd 0,41% à 5.895,40 points à 12h15 GMT, s'éloignant du plus haut de plus de 12 ans touché la veille à 5.931,19. À Francfort, le Dax cède 0,72% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,5%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,5%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,6% et le Stoxx 600 de 0,52%. Ce dernier avait touché mardi son plus haut niveau depuis juillet 2015.

La baisse est plus marquée encore pour Madrid, qui perd 1,65%, la situation politique locale amplifiant le repli général.

S'il a exprimé mardi, dans son discours à l'Economic Club de New York, son optimisme sur l'évolution des discussions avec Pékin, Donald Trump n'a donné aucun détail sur le contenu d'un éventuel accord. Et il a critiqué la politique commerciale de l'Union européenne sans annoncer sa décision sur une éventuelle taxation des véhicules importés sur le marché américain, censée intervenir au plus tard jeudi.

"La prestation de Trump mardi est apparue clairement comme une répétition de sa rhétorique habituelle et ses menaces de relèvement des droits de douane en l'absence d'accord ne sont pas vraiment nouvelles", constate Craig Erlam, chef analyste d'Oanda, pour qui "il ne faut pas surinterpréter la baisse d'aujourd'hui".

Les marchés sont aussi freinés par la poursuite des tensions à Hong Kong, où les incidents violents entre manifestants et forces de l'ordre, un temps limités au week-end, sont désormais quasi quotidiens.

La Bourse de Hong Kong a terminé la journée en repli de 1,82% et à Shanghai, l'indice SSE Composite (-0,33%) a fini au plus bas depuis six semaines.

Le principal rendez-vous du jour pour les marchés est l'audition au Congrès à Washington de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, prévue à partir de 16h00 GMT, au lendemain de nouvelles critiques de Donald Trump à son encontre.

VALEURS EN EUROPE

Le secteur bancaire européen accuse le repli le plus marqué du jour, de 2,39% pour son indice Stoxx, affecté à la fois par les résultats inférieurs aux attentes d'ABN Amro (-4,65%) et par l'exposition à Hong Kong de plusieurs poids lourds comme HSBC (-2,60%) ou Standard Chartered (-1,54%).

A Paris, Société générale abandonne 2,47%, Crédit agricole 2,16%.

La déception provoquée par le discours de Donald Trump affecte parallèlement les valeurs des ressources de base (-1,42%) et celui de l'automobile (-1,78%), au plus bas depuis le 4 novembre.

Saint-Gobain perd 2,06% après l'annonce du rachat de l'américain Continental Building Products pour 1,4 milliard de dollars (1,27 milliard d'euros).

Les seuls secteurs en hausse sont défensifs: celui de l'alimentation prend 1,22%, celui de la santé 0,42%.

TAUX

Sur les marchés obligataires, la fin de la courte période d'euphorie qui a précédé le discours de Donald Trump se traduit par un recul des rendements des emprunts d'Etat.

Celui du Bund allemand à dix ans perd plus de quatre points de base à -0,291% et son équivalent français plus de trois points à 0,014%.

Le rendement allemand à 20 ans est quant à lui repassé dans la matinée en territoire négatif, d'où il était sorti jeudi dernier pour la première fois depuis juillet.

CHANGES Les variations sont faibles sur le marché des devises en l'absence d'événement majeur et en attendant les déclarations de Jerome Powell: l'"indice dollar", qui mesure les fluctuations de la monnaie américaine face à un panier de référence, est pratiquement stable, tout comme l'euro, qui se traite autour de 1,1010 dollar.

La livre sterling marque une pause elle aussi, non loin de ses récents plus hauts de six mois.

L'atonie générale permet au dollar néo-zélandais de se distinguer (+1% face au dollar américain) après la décision de la banque centrale de Nouvelle-Zélande de laisser sa politique monétaire inchangée alors que le marché avait anticipé une baisse.

PÉTROLE

La déception face à l'absence apparente de progrès récents dans les discussions commerciales entre Washington et Pékin favorise aussi le repli des cours du pétrole: le Brent abandonne 0,95% à 61,47 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,65% à 56,43 dollars.

Des intervenants expliquent aussi ce repli par l'anticipation d'une nouvelle hausse des stocks de brut aux Etats-Unis (les chiffres hebdomadaires de l'American Petroleum Institute seront publiés après la clôture des marchés américains, ceux de l'Energy Information Administration jeudi) et par l'incertitude sur la stratégie de l'Opep+.

(Édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand