Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé dans le rouge (-0,59%) lundi, les investisseurs restant sur leurs gardes au début d'une semaine qui concentre plusieurs échéances majeures, à commencer par les réunions de la Fed et de la BCE, avant les élections britanniques.

L'indice CAC 40 s'est replié de 34,6 points pour terminer à 5.837,25 points, dans un volume d'échanges faible de 2,4 milliards d'euros. Vendredi, il avait terminé en nette progression (+1,21%).

La cote Parisienne a évolué en terrain négatif tout au long de la séance, ses pertes s'accentuant au fil de la journée.

"C'est une séance intermédiaire très calme puisque les [grands] événements de la semaine sont devant nous" avec la réunion de la Fed, les élections britanniques, la première conférence de presse de la nouvelle présidente de la BCE Christine Lagarde, et des développements attendus sur le front commercial sino-américain, a souligné auprès de l'AFP Cédric Besson, gérant et conseiller du président de Gaspal Gestion.

"C'est la dernière grosse semaine (de l'année) avec beaucoup de choses à digérer" et les marchés s'y préparent dans le calme, a-t-il ajouté.

Concernant le scrutin outre-Manche, "le marché est positionné pour une victoire de Boris Johnson et donc un Brexit a priori ordonné", a-t-il détaillé.

Lundi, le Premier ministre britannique Boris Johnson et son adversaire travailliste Jeremy Corbyn ont redoublé d'efforts pour convaincre les électeurs, à trois jours d'un scrutin décisif pour le Brexit et l'avenir du Royaume-Uni.

Pour ce qui est de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, "le marché n'est pas très inquiet non plus parce que Mario Draghi a fait ce qu'il faut pour que nous restions en politique accommodante, mais Mme Lagarde pourra essayer d'imprimer une première fois sa marque", selon M. Besson.

Quant à la Réserve fédérale américaine (Fed), "nous avons eu un bon chiffre de l'emploi vendredi, ce qui fait qu'une baisse de taux supplémentaire n'est pas la bienvenue", a-t-il complété.

Menace de surtaxes supplémentaires

Enfin, "nous sommes toujours dans cette agitation commerciale avec la Chine: est-ce que les taxes douanières augmentent le 15 décembre, il faut qu'on le sache avant la fin de la semaine, ou est-ce qu'elles sont repoussées?", a relevé le spécialiste.

"Le marché ressent une certaine lassitude sur cette discussion, mais considère que personne n'a intérêt à une rupture de la négociation", a-t-il estimé.

Faute d'accord entre les États-Unis et la Chine, Washington menace d'imposer le 15 décembre des surtaxes douanières supplémentaires de 15% sur des biens chinois qui ont été, jusqu'à présent, épargnés, notamment les téléphones portables et les vêtements de sport. Ils représentent quelque 160 milliards de dollars d'importations annuelles.

Du côté des indicateurs, les investisseurs ont d'abord pris connaissance de l'excédent commercial allemand. Ce dernier s'affiche en hausse en octobre à 20,6 milliards d'euros, une bonne surprise pour une économie en difficulté depuis quelques mois.

En France, la Banque de France a confirmé sa prévision de tassement de la croissance au quatrième trimestre, à 0,2%, du fait d'un ralentissement de l'activité dans le bâtiment et l'industrie en novembre.

En matière de valeurs, Sanofi a perdu 2,03% à 81,86 euros après avoir annoncé le rachat de la biotech américaine Synthorx pour 2,5 milliards de dollars (2,26 milliards d'euros) en numéraire, une opération lui permettant de se conforter dans l'immuno-oncologie.

Air France-KLM a reculé de 0,58% à 10,21 euros malgré la hausse de 1,3% de son nombre de passagers en novembre, par rapport à la même période l'an dernier, avec notamment une hausse sur le long-courrier.

La compagnie a en outre annoncé lundi l'annulation d'environ 25% de ses vols intérieurs et de 10% de ses vols moyen-courrier pour mardi, alors que la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme face à la grève contre la réforme des retraites en France.

Ipsen a fait partie des grands perdants du jour (-5,12% à 79,75 euros). Vendredi, le groupe pharmaceutique avait annoncé la suspension partielle de plusieurs études.

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