PARIS (Agefi-Dow Jones)--Mediaset a annoncé mardi avoir déposé auprès du registre du commerce néerlandais une demande d'enregistrement des statuts de sa future holding européenne Media for Europe NV (MFE), dont Vivendi conteste la création.

Le 4 septembre, l'assemblée générale de Mediaset a autorisé le projet de fusion du groupe d'audiovisuel italien et de sa filiale espagnole Mediaset Espana visant à former la société holding de droit néerlandais MFE. Selon le droit néerlandais, Mediaset dispose désormais de six mois pour achever sa réorganisation.

Le groupe français de médias et de divertissement Vivendi, qui possède près de 30% des droits de vote de Mediaset, dont quasiment 10% en direct et le solde au travers du trust Simon Fiduciaria, est farouchement opposé à ce projet, qu'il juge "abusif" et "rédigé contre les intérêts de tous les actionnaires minoritaires".

Vivendi conteste depuis plusieurs mois les statuts de MFE car ils vont permettre à la famille Berlusconi, via sa holding Fininvest, de renforcer largement son contrôle sur Mediaset. Pour ces raisons, le conglomérat français a plusieurs fois rappelé que le conseil d'administration de Mediaset mettait l'entreprise dans une situation de "grave incertitude juridique".

Vivendi avait alors lancé plusieurs procédures judiciaires en référé, notamment en Italie et en Espagne, afin d'empêcher Mediaset de procéder à sa réorganisation. La cour d'appel de Madrid a confirmé lundi la suspension du projet en Espagne, tandis qu'en Italie, le groupe français n'a pas obtenu gain de cause. Vivendi a toutefois déposé un recours contre la décision rendue par le tribunal de Milan qui lui était défavorable. Egalement saisie en référé par Vivendi, la justice néerlandaise doit se prononcer la semaine prochaine sur le projet de création de MFE.

Le conflit entre Vivendi, les autorités italiennes et Mediaset dure depuis quatre ans. Au début de 2016, le groupe avait dénoncé les termes d'un projet d'alliance avec Mediaset prévoyant des prises de participations croisées à hauteur de 3,5%, ainsi que la reprise de la chaîne payante Mediaset Premium par Vivendi.

Face à l'insistance du groupe contrôlé par la famille Berlusconi pour faire exécuter cet accord, Vivendi avait accentué la pression sur son ancien partenaire en acquérant jusqu'à 29% de son capital à la fin 2016.

A l'époque, les modalités de cette montée au capital avaient été vivement critiquées par les autorités italiennes et avaient fait l'objet de poursuites en justice de la part de Mediaset et de son actionnaire de référence Fininvest.

-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: VLV

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