Robert Strayer, sous-secrétaire adjoint à la politique de la cybersécurité et de télécommunications des Etats-Unis, a déclaré lors d'une visite à Lisbonne qu'il était "nécessaire de démystifier" l'avance technologique d'Huawei dans la 5G. Washington fait toujours pression sur ses alliés pour qu'ils barrent la route au numéro un mondial Huawei, accusé de servir les intérêts de la Chine et d'insaller des "portes dérobées" dans ses équipements pour que Pékin en profite à des fins d'espionnage ou de sabotage.

La position américaine a suscité des tensions avec des alliés tels que la Grande-Bretagne, dont le Premier ministre Boris Johnson a accordé à Huawei un rôle limité dans la construction d'un réseau mobile 5G. Selon M. Strayer, les États-Unis encouragent les pays européens à réfléchir attentivement aux implications sécuritaires et économiques de l'utilisation de la technologie de Huawei. "Il n'y a aucun moyen d'atténuer complètement un quelconque risque, si ce n'est en faisant appel à des fournisseurs de confiance issus de pays démocratiques", a-t-il déclaré. "La bonne nouvelle est qu'Ericsson, Nokia et Samsung fournissent tous une technologie 5G qui est à la hauteur de celle que Huawei fournit aujourd'hui".

Huawei, qui a investi 15 Mds$ l'année dernière en R&D pour développer sa technologie, accuse les Etats-Unis de chercher à briser sa croissance parce qu'aucune société américaine n'est capable de proposer des équipements aussi avancés de tels niveaux de prix. M. Strayer estime que les fournisseurs occidentaux comme Ericsson et Nokia utilisent une architecture ouverte avec plus de fonctionnalités. Il a aussi mis en avant des entreprises de son pays comme Dell, Cisco, Juniper et VMware qui "veulent jouer un rôle futur".

L'Union européenne a pris une position différente en permettant à ses membres de décider s'ils veulent, ou pas, recourir aux services d'Huawei.