Zurich (awp) - La Bourse suisse avait clairement jeté l'éponge dans sa tentative de rebond matinal mardi, au lendemain d'une vague de panique qui avait déjà prélevé plus de 3% de la valorisation de ses principaux indices. La frénésie autour de la propagation du coronavirus, jusqu'ici essentiellement en Chine, a désormais gagné l'Europe avec une subite explosion des cas au sud des Alpes depuis ce week-end.

"Les rapports faisant état de 215 infections confirmées en Italie ont contribué à une baisse de 4,2% de l'indice Euro Stoxx 50" lundi, relève Mark Haefele, en charge des investissements dans la gestion de fortune d'UBS. Le responsable adopte subséquemment une attitude prudente sur les actions européennes, au profit de celles des pays émergents.

L'ambiance déjà dégradée était encore plombée par l'avertissement émis par la Société américaine des spécialistes de la rétine (ASRS) sur la sécurité d'un nouveau traitement ophtalmique de Novartis.

A 10h50, le Swiss Market Index (SMI) abandonnait 0,53% à 10'655,95 points, après avoir encore crevé le plancher des 10'700 points défendu lundi. Le Swiss Leader Index (SLI) concédait 0,41% à 1626,95 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,41% à 12'874,23 points. Sur les trente plus lourdes valorisations, 18 reculaient, deux hésitaient et dix progressaient encore.

Lanterne rouge, Novartis dévissait de 2,7%, après que l'ASRS a articulé des doutes sur la sécurité du Beovu contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge, promis jusqu'ici au statut de moteur de ventes.

Swiss Life (-1,7%) et UBS (-1,6%) complétaient le podium des retardataires. Les autres bancaires Credit Suisse (-1,3%) et Julius Bär (-0,7%) n'étaient pas non plus à la fête.

Roche par contre prenait encore 0,4%, après avoir obtenu l'entrée en matière de la FDA sur une formulation sous-cutanée d'un traitement combiné contre une forme de cancer du sein, qui doit permettre de réduire drastiquement le temps d'administration. Le troisième et principal poids lourd Nestlé s'adjugeait 0,4%. Adecco, qui doit rendre sa copie pour 2019 mercredi, prenait aussi 0,4%.

Le peloton des rescapés était désormais entraîné par Partners Group (+0,8%), soutenu par la recommandation d'achat émise par Baader Helvea.

L'exercice de la présentation des résultats annuels se concentrait sur le marché élargi. Le géant immobilier PSP Swiss Property s'enrobait de 1,14% porté notamment par une réduction du taux de vacance et une généreuse rémunération de ses actionnaires.

Les détenteurs de capitaux ne tenaient visiblement pas rigueur à la société de construction Implenia (+4,5%) pour n'avoir pas comblé les attentes élevées des analystes. Le projet d'introduction d'activités en Bourse par contre a franchement séduit les analystes.

L'amputation de près de moitié du bénéfice net d'Arbonia (-1,1%) laissait des traces sur le cours du titre.

Le géant des emballages en carton SIG Combibloc (-0,8%) a pourtant dévoilé une performance 2019 honorable.

La Banque cantonale de Genève grignotait 1,0%, après avoir comblé les attentes pour 2019 et relevé son ratio de distribution.

L'équipementier du bâtiment Meier Tobler (-0,9%) a comme prévu essuyé une contraction de ses recettes en 2019, mais la direction est parvenue à renouer avec la rentabilité. Un nouveau directeur général a été désigné pour l'automne.

CPH Chemie+Papier (-0,8%) faisait les frais de la contraction de ses recettes l'an dernier et de perspectives moroses pour l'exercice en cours.

La rentabilité du fabricant de boîtiers et composants Elma Electronics (-0,5% dans des volumes anecdotiques) a pâti d'investissements élevés en 2019 et renonce à dresser une feuille de route pour 2020. Un nouveau patron viendra remplacer celui sur le départ au printemps.

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