Le constructeur automobile a fait état mercredi d'une marge opérationnelle courante de 8,5% pour 2019, en hausse de près d'un point, et d'un bénéfice net, part du groupe, de 3,201 milliards d'euros (+13,2%), tous deux des plus hauts historiques.

Dans les premiers échanges, l'action PSA s'inscrit en légère hausse, surperformant un indice CAC 40 affecté par les craintes liées à l'épidémie de coronavirus.

"Les résultats de PSA sont une fois encore très solides et confirment son statut de meilleur de la classe", commente Oddo-BHF dans une note.

Le succès du Citroën C5 Aircross, cousin du best-seller Peugeot 3008, a contribué à faire progresser de 4,3% le mix produit et de 1,2% la composante prix dans le chiffre d'affaires.

"Nos résultats aujourd'hui prouvent la durabilité de notre performance et notre capacité à construire une croissance rentable malgré la faiblesse des marchés mondiaux", a déclaré le directeur financier Philippe de Rovira au cours d'une téléconférence de presse.

PSA s'attend en effet en 2020 à une baisse de 3% du marché automobile en Europe, de loin son principal marché depuis l'effondrement de ses ventes en Chine où ses deux co-entreprises ont représenté l'an dernier un impact négatif de 700 millions d'euros environ.

UN SEUIL DE RENTABILITE ENCORE PLUS BAS

Fidèle à sa stratégie, le président du directoire Carlos Tavares n'entend pas se départir de la discipline financière qu'il a imposée au groupe depuis son arrivée. Le point mort de PSA - le niveau des ventes requis pour être rentable - a ainsi à nouveau été abaissé à un plus bas record de 1,8 million de véhicules l'an dernier, contre deux millions en 2018, afin de faire face à tous les scénarios de marché.

En 2013, lorsque PSA a manqué de faire faillite, le point mort était encore à 2,6 millions de véhicules.

Le groupe a également poursuivi l'an dernier ses efforts de restructuration, accrus de 480 millions d'euros à 1,53 milliard d'euros, notamment chez Opel et Vauxhall.

L'ancienne filiale européenne de General Motors, qui enchaînait les pertes depuis de nombreuses années, a dégagé l'an dernier un bénéfice opérationnel de 1,1 milliard d'euros, contre 859 millions en 2018.

Cité dans le communiqué, Carlos Tavares s'est dit "impatient" d'entrer maintenant dans une nouvelle ère avec le projet de fusion avec Fiat Chrysler (FCA), objet d'un protocole d'accord engageant depuis décembre.

Ce projet permettra aux deux groupes de mutualiser leurs efforts en matière de CO2, mais aussi à PSA de compenser son ultra-dépendance à l'Europe en s'appuyant sur la force de FCA aux Etats-Unis ainsi qu'au Brésil, l'un des rares marchés où PSA anticipe une croissance en 2020.

Les résultats de PSA contrastent avec ceux de Renault, ébranlés par les difficultés commerciales de son partenaire Nissan aux Etats-Unis et par la dégradation de plusieurs marchés émergents qui ont fait jusqu'ici le succès du groupe au losange.

Celui-ci entend réduire fortement ses coûts fixes, augmenter les synergies avec Nissan et Mitsubishi et améliorer la rentabilité de ses modèles.

Carlos Tavares, ancien numéro deux de Renault, avait opté pour la même méthode : économies de coûts drastiques, amélioration des économies d'échelle entre les marques Peugeot, Citroën et DS - et par la suite Opel et Vauxhall - et recentrage sur les silhouettes de véhicules les plus profitables.

(Avec Blandine Hénault, édité par Jean-Michel Bélot)

par Gilles Guillaume