Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore nettement reculé vendredi, après la décision du Conseil fédéral d'interdire toutes manifestations de plus de 1000 personnes en Suisse. Le SMI a perdu presque 400 points par rapport à son cours de clôture de la veille.

En Suisse, le Conseil fédéral a interdit toute manifestation publique réunissant plus de 1000 personnes jusqu'au 15 mars. Exit le Salon de l'auto de Genève, après Baselworld qui a été repoussé à l'année prochaine.

A New York, Wall Street reculait aussi en matinée, s'apprêtant à terminer sa pire semaine depuis la crise financière de 2008.

En abandonnant plus de 10% depuis le début de la semaine, la place new-yorkaise est entrée en zone de correction. Dans un marché particulièrement frileux, les investisseurs se tournaient à nouveau massivement vers les obligations, jugées moins risquées que les actions.

Dans un commentaire d'UBS, un expert constate que l'Euro Stoxx 50 et le S&P 500 ont désormais perdu plus de 10%. L'évolution reflète l'accumulation de nouvelles négatives sur la propagation du coronavirus. Les ventes techniques commencent à jouer un rôle d'amplification des mouvements. Dans cet environnement, le spécialiste recommande de profiter de la vente massive d'actions pour investir à long terme à prix réduit.

Le SMI a terminé la séance en baisse de 3,67% à 9831,03 points, avec un plus bas à 9725,32 points (nouveau plus bas de l'année) et un plus haut à 10'205,46 points. Le SLI a cédé 3,62% à 1500,25 points et le SPI 3,59% à 11'897,75 points. Les 30 valeurs vedettes ont terminé dans le rouge.

Les plus gros perdants du jour sont AMS (-5,9%), Temenos (-5,5%), Vifor (-5,3%) et Credit Suisse (-5,1%).

UBS (-4,3%) n'a guère fait mieux que Credit Suisse. Le numéro un bancaire a dévoilé des salaires annuels en 2019 de 12,5 millions de francs suisses pour son directeur général sortant Sergio Ermotti et de 5,2 millions pour le président Axel Weber. Le nouvel arrivant Iqbal Khan, banquier vedette débauché chez le dauphin Credit Suisse et appelé à co-diriger les affaires de gestion de fortune, a lui perçu 8 millions.

A l'autre bout du tableau, Richemont (-0,9%) a le mieux résisté derrière Schindler (-1,2%), Kühne+Nagel (-1,4%) et Swiss Life (-1,4%).

Le fabricant lucernois d'ascenseurs et escaliers mécaniques a retenu l'attention au lendemain de l'annonce par l'allemand Thyssenkrupp de la vente de sa division ascenseurs à un investisseur financier. Auparavant, on avait craint que le scandinave Kone ne soit l'acheteur, ce qui aurait causé de gros changements de rapports de force au sein de la branche.

L'assureur vie a publié un excédent d'exploitation de 1,69 milliard de francs suisses, en hausse de 10% sur un an. Le bénéfice net a simultanément bondi de 12% à 1,20 milliard. Le dividende sera augmenté de 3,50 francs suisses pour être porté à 20 francs suisses.

Swatch (-2,6%) a fléchi plus nettement que son concurrent genevois.

Dans le camp des poids lourds, Nestlé (-2,9%) a mieux résisté que Roche (-4,0%) et Novartis (-4,5%).

Du côté du marché élargi, MCH (-8,2%) a fortement reculé après l'annonce de la suppression de la foire horlogère Baselworld qui devait avoir lieu en mai prochain.

Cosmo (-5,3%) s'est félicité de l'homologation d'un dispositif de dépistage "intelligent" de polypes colorectaux, baptisé GI Genius.

Aevis Victoria (-1,5%) a bien tenu le coup après avoir annoncé un bond de son chiffre d'affaires l'an dernier, à la faveur des cessions intervenues durant l'exercice. Le groupe spécialisé dans les cliniques privées et l'hôtellerie a néanmoins généré de la croissance organique, avec le soutien des activités susmentionnées.

Dans le petit camp des gagnants, LumX se démarque avec un gain de 5,3% dans un volume de plus de 500'000 titres échangés, mais l'action "vaut" 0,02 franc.

rp/al