Genève (awp) - L'exercice 2019 a permis à la société immobilière Investis de franchir un cap important. Le groupe aux racines valaisannes estime avoir rempli tous les objectifs fixés lors de l'introduction en Bourse, il y a quatre ans. Le coronavirus ne devrait pas trop affecter la marche des affaires en 2020.

Le bénéfice net s'est envolé (+218%) à 172,8 millions de francs suisses, indique mercredi Investis. Cet indicateur dépasse les attentes les plus optimistes des analystes.

La réforme fiscale des entreprises à Genève a permis au groupe de réduire de 61 millions de francs suisses les impôts latents différés, résultant sur un excédent fiscal de 45 millions l'année dernière. Hors réévaluations, le bénéfice a été multiplié par deux à 69,5 millions.

Le conseil d'administration propose le versement d'un dividende inchangé de 2,35 francs suisses par action. Epidémie de coronavirus oblige, l'assemblée générale se tiendra sans actionnaires. Les votes se feront par le biais d'un représentant indépendant.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a été amélioré de quelque 70% à 127,2 millions de francs suisses.

Les recettes ont subi une contraction de 5,1% à 187,5 millions de francs suisses, une baisse causée par les cessions intervenues en cours d'année (dont Régie du Rhône) et d'autres ajustements dans l'unité Real Estate Services, précise le communiqué. Cette dernière a vu ses recettes reculer de 8% à 136,0 millions.

La marge Ebit a bondi de 3,2 points de pourcentage, à 8,4%. Lors de son introduction en Bourse, Investis avait fixé un objectif de marge Ebit "à un chiffre de pourcentage dans le haut de la fourchette". La société estime avoir tenu toutes les promesses faites lors de l'IPO de 2016. Aucun nouvel objectif financier ne sera communiqué, a expliqué le directeur financier René Häsler lors d'une conférence téléphonique.

Marché immobilier "sec" à Genève

Dans la division Properties, les revenus locatifs ont gonflé de 3,6% à 57 millions de francs suisses, un niveau légèrement inférieur aux prévisions des analystes. Sur une base comparable, la hausse atteint 0,4%. Le taux de vacance s'est légèrement détérioré à 3,2%, contre 2,9% l'année précédente.

Pour 2020, Investis prévoit d'étoffer son portefeuille immobilier, dont la valeur atteignait 1,44 milliard de francs suisses (+6,9%) à fin 2019. La société immobilière Investis devra cependant composer avec un marché sous pression en raison du coronavirus.

Les éventuelles acquisitions de nouveaux biens immobiliers risquent d'être mises entre parenthèses, du moins à court terme. "Le marché est assez sec à Genève. C'est difficile de trouver de nouvelles opportunités", a affirmé le directeur général Stéphane Bonvin lors de la conférence.

Les taux d'intérêts vont baisser, mais cela ne devrait pas trop affecter les revenus locatifs, selon M. Bonvin. Il en va de même pour la demande en termes de biens résidentiels à louer. "Le portefeuille d'Investis ne devrait pas être trop fortement affecté."

Les activités de services ont bénéficié d'une numérisation poussée avant la crise sanitaire, ce qui a permis d'appliquer le télétravail facilement et rapidement. Pour Stéphane Bonvin, la pandémie de coronavirus pourrait même apporter des revenus supplémentaires, par exemple avec des mandants de désinfection de bâtiments.

Investis dispose d'un portefeuille attrayant dans la région lémanique, qui compte un potentiel de croissance et de synergies avec l'activité de services, affirme la Banque cantonale de Zurich dans un commentaire. La société devrait mieux résister face à la crise sanitaire, car elle est active dans le résidentiel.

Pour Vontobel, l'amélioration de la rentabilité dans l'activité de services constitue l'un des points forts de ces chiffres 2019. Investis est bien positionné comme un acteur concentré sur la région lémanique, explique la banque de gestion zurichoise.

A 13h45, le titre Investis gonflait de 4,0% à 82,80 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,43%.

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