New York (awp/afp) - Le pétrole a fini la semaine sur une nouvelle chute dans un marché particulièrement volatile, pris en étau entre une demande en berne et une offre excédentaire.

A New York, le baril de WTI pour livraison en mai a terminé à 21,51 dollars, perdant 4,8% par rapport à la clôture de jeudi.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fini à 24,93 dollars à Londres, en baisse de 5,4%. Il a touché un plus bas depuis 2003 en cours de séance, à 24,13 dollars.

Le pétrole a poursuivi vendredi sur la même tendance que la veille, marqué par "un pronostic alarmant du chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui voit la demande potentiellement s'effondrer", a relevé Alastair Munro, de Marex Spectron.

Le patron de l'AIE Fatih Birol a fait état jeudi des perspectives les plus sombres pour la demande mondiale en or noir.

Selon M. Birol, il y aura un "fort déclin" de la consommation en pétrole au premier trimestre de cette année et un "déclin encore plus important au deuxième trimestre" en raison des mesures de quarantaine imposées dans de nombreux pays en raison du coronavirus et du ralentissement du transport mondial.

La directrice générale du FMI Kristalina Georgieva a abondé dans ce sens vendredi, estimant qu'il était clair que l'économie mondiale était désormais entrée en récession du fait de la pandémie de coronavirus qui se propage dans le monde.

Les cours du pétrole sont également sous la pression d'un surplus d'offre, la Russie et l'Arabie saoudite ayant décidé d'inonder le marché de leurs barils après avoir échoué à se mettre d'accord sur des quotas de production début mars lors d'un sommet de l'Organisation des produits exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés, à Vienne.

Pour soutenir l'économie mondiale et faire face aux conséquences économiques du nouveau coronavirus, gouvernements et banques centrales ont annoncé une panoplie de mesures d'aide d'urgence.

Mais "pour repartir vers le haut, les cours du pétrole auront besoin d'une réponse physique, pas de papier", a estimé Bjarne Schieldrop, analyste de SEB.

"Les gens doivent utiliser leurs voitures, prendre l'avion et aller de nouveau au travail pour voir la demande en pétrole - et donc les prix - augmenter", a-t-il ajouté dans une note.

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