Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole commençaient la semaine en forte baisse lundi, le baril européen de Brent touchant un nouveau plus bas depuis plus de 17 ans, devant les ravages que provoque la pandémie de coronavirus sur la demande d'or noir.

Vers 10H25 GMT (11H25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 22,89 dollars à Londres, en baisse de 8,18% par rapport à la clôture de vendredi, peu après avoir atteint 22,58 dollars, un niveau plus vu depuis la fin de l'année 2002.

A New York, le baril américain de WTI pour mai perdait 4,88%, à 20,46 dollars, après avoir fait une incursion sous la barre des 20 dollars.

Depuis le début de l'année, les deux cours de référence ont quasiment été divisés par trois.

"Cela reflète simplement la prise de conscience croissante que la demande de pétrole est en train de s'effondrer, probablement de beaucoup plus que les 20% que nous avions prévu pour avril et mai", ont estimé les analystes de JBC Energy.

La demande de brut subit de plein fouet la crise sanitaire et les mesures drastiques mises en place par les Etats pour enrayer la propagation du virus, limitant très fortement les déplacements des marchandises et des personnes.

Plus de 3,38 milliards de personnes sont ainsi appelées ou astreintes par leurs autorités à rester confinées chez elles, soit environ 43% de la population mondiale, selon un décompte réalisé à partir d'une base de données de l'AFP.

Vendredi, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva avait d'ailleurs annoncé qu'il était "clair" que l'économie mondiale était désormais entrée dans une période de récession "assez profonde" en 2020, probablement pire que celle de 2009 après la crise financière.

"Les opérateurs de marché continuent de parier que le double effet des confinements qui se généralisent à travers la planète et de la rupture de l'accord Opep+ va continuer à peser sur les prix", a ajouté Hussein Sayed, de FXTM.

Deux des trois principaux producteurs mondiaux, l'Arabie saoudite et la Russie, sont engagés dans une guerre des prix depuis l'échec de leurs négociations au début du mois de mars dans le cadre de l'accord qui lie les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et dix pays alliés.

Ce déséquilibre côté offre amplifie les effets de la chute de la demande sur les prix de l'or noir.

Ryad a réfuté vendredi toute discussion en cours avec Moscou afin de rééquilibrer le marché, a rapporté Al Stanton, analyste de RBC, ce malgré la pression mise la semaine dernière par Washington.

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