Paris (awp/afp) - Les filières aéronautiques allemande et française, qui représentent plus de 300.000 emplois, ont appelé mercredi à un plan de relance européen "ambitieux" pour éviter les faillites de sous-traitants consécutives à la crise du transport aérien provoquée par l'épidémie de coronavirus.

"C'est la crise la plus grave pour nos industries depuis la Seconde Guerre mondiale", a résumé le président de l'Association des industries aérospatiales allemande (BDLI), Dirk Hoke, lors d'une visioconférence de presse conjointe avec son homologue français du Gifas (groupement des industries aéronautiques et spatiales), Eric Trappier.

Dans un communiqué conjoint, les deux responsables "appellent donc d'une même voix et d'une façon urgente à un plan de relance européen ambitieux en faveur de l'aéronautique civile".

Ce plan viserait notamment à soutenir la chaîne de fournisseurs en facilitant l'accès au financement. En Allemagne par exemple, si les petites entreprises peuvent bénéficier d'une garantie publique pour des prêts de 800.000 euros, les entreprises qui doivent emprunter 10 ou 15 millions disposent d'une garantie de la banque publique KfW pour 80 à 90% du montant du prêt mais ont des difficultés à trouver une garantie pour le reliquat, a détaillé Dirk Hoke.

Il s'agirait également de permettre aux compagnies aériennes de remplacer des avions anciens par des avions plus récents qui consomment donc moins de carburant et émettent moins de CO2, permettant ainsi de soutenir l'industrie et d'aller vers un transport aérien plus "vert".

L'innovation est également essentielle, a rappelé Dirk Hoke. "Nous devons continuer d'investir, avec le soutien des gouvernements, dans la recherche-développement pour ne pas sortir affaiblis de cette crise" par rapport à la concurrence américaine ou chinoise, a estimé le patron d'Airbus Defense and Space.

La commande publique par exemple dans le domaine de la défense, est tout autant nécessaire, de nombreuses sociétés aéronautiques ayant une activité à la fois civile et militaire, a renchéri Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation. Le budget de 13 milliards d'euros prévu pour le Fonds européen de défense pour la période 2021-2027 doit à ce titre être préservé selon lui.

Le président du Gifas évalue "entre 10 et 50, peut-être plus" le nombre de sociétés qui pourraient disparaître mais "toutes seront touchées".

Le Gifas français compte 400 entreprises totalisant près de 200.000 emplois tandis que le BDLI regroupe 180 entreprises représentant plus de 100.000 salariés.

afp/rp