Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la semaine du bon pied. Après avoir stagné en début de séance, le SMI a pris de l'élan et il a réussi à repasser et à s'installer au-dessus de la barre des 9800 points. L'actualité était calme, Londres et New York étant aux abonnés absents pour cause de jour férié.

Sur le front économique suisse, les chiffres d'affaires dans le secteur secondaire ont diminué de 0,4% en rythme annuel au cours du premier trimestre, une première depuis trois ans. La pandémie de Covid-19 a eu une incidence négative sur les résultats des mois de février et de mars, même si l'évolution de la production est restée en territoire positif (+0,8% par rapport au premier trimestre 2019).

Outre-Rhin, Berlin a certes enregistré son plus mauvais trimestre en dix ans en matière de croissance, mais le moral des entrepreneurs a repris l'ascenseur au mois de mai après son plus bas historique le mois précédent, gagnant 5,3 points à 79,5 en mai, porté par l'optimisme lié aux mesures de déconfinement.

Le SMI a terminé en hausse de 1,40% à 9824,54 points, avec un plus haut à 9832,35 et un plus bas à 9711,75. Le SLI a gagné 1,70% à 1447,99 points et le SPI 1,31% à 12'241,89 points. Sur les 30 valeurs vedettes, trois seulement ont reculé: Partners Group et Givaudan (chacun -0,1%) et, de peu, Swisscom (-0,04%).

Le trio de tête se compose de Sonova (+4,1%), Adecco (+3,9%) et Vifor (+3,8%).

Vontobel a relevé l'objectif de cours de Sonova, tout en confirmant "reduce". Avec sa dernière plateforme d'aides auditives Marvel, le groupe de Stäfa a enregistré un grand succès et a repris une part de marché significative, a commenté l'analyste. Mais la crise du coronavirus a laissé des traces, en ralentissant cette tendance positive, et elle risque d'avoir des conséquences négatives pour l'avenir.

Lonza (+3,8% à 500,80 francs suisses) a pour la première fois dépassé la barre des 500 francs suisses.

Aux bancaires, Julius Bär (+3,6%) a fait mieux que Credit Suisse (+2,1%) et UBS (+1,4%).

Julius Bär a abaissé la recommandation de Richemont (+2,6%) à "hold" de "buy" précédemment et abaissé l'objectif de cours. La visibilité pour l'exercice en cours reste minime pour la compagnie financière genevoise, selon l'analyste. Swatch (+1,2%) est resté en retrait de son concurrent genevois.

Sika (+1,4%) a profité de l'entame de couverture à "buy" par Bank of America. Selon l'analyste, le chimiste du bâtiment a de bonnes perspectives de croissance et un fort potentiel de rentabilité à moyen terme.

Kepler Cheuvreux a abaissé l'objectif de cours de SGS (+1,0%) et confirmé "reduce". Au cours des récentes turbulences du marché le groupe genevois est parvenu à marquer des points grâce à son bilan relativement solide. Mais l'impact de la pandémie sur la marche des affaires pourrait s'avérer plus important que prévu dans l'année en cours, ce qui aurait des répercussions négatives sur le rythme de la reprise.

Les poids lourds Roche (+0,6%) et Nestlé (+0,8%) ont un peu traîné la patte, alors que Novartis (+1,1%) a progressé plus nettement.

Sur le marché élargi, Aryzta (+12,8%) a fortement progressé à la veille d'un point de situation attendu sur la marche de ses affaires. Le boulanger industriel se retrouve sous la pression de fonds activistes emmenés par Veraison, qui conjuguent depuis peu leurs forces pour exiger des changements radicaux au niveau du conseil d'administration pour remettre le groupe sur le droit chemin.

Georg Fischer (+4,3%) a profité selon des courtiers d'un commentaire positif d'UBS.

Le chimiste Bachem (+2,2%) va investir dans le renforcement de ses capacités de production de l'anesthésique propofol. Il répond ainsi à une demande exceptionnelle pour cet anesthésique, alimentée par le traitement de "patients Covid-19". Le groupe a déjà introduit une cadence de production en continu sur son site de Vionnaz, en Valais.

Bâloise (+2,0%) a ramené temporairement le taux d'intérêt de débiteurs dans la prévoyance professionnelle à 1%, dans un geste destiné à soulager les problèmes de liquidités de ses clients. La mesure devrait durer jusqu'en septembre 2020 et s'appliquer tant aux contrats obligatoires que non obligatoires.

Orell Füssli (-5,0% ou 4,60 francs suisses) était traité hors dividende de 6,00 francs suisses.

rp/ol