Wall Street, peut-être inspiré par l'envol d'une fusée américaine ce mercredi soir, a décollé verticalement de façon inattendue à 25 minutes de la clôture, les indices prenant +0,8%, le Dow Jones a pris +200Pts supplémentaires pour terminer au plus haut du jour à 25.550, comblant le 'gap' des 25.226 du 6 mars.
Le S&P500, resté longtemps à l'équilibre ou légèrement négatif (il inscrira un plancher à 2.965 vers 16H45) a ensuite engagé une ascension directissime de +2,5% sans aucun retracement jusque vers 3.036, son cours de clôture (+1,48%).
Rien en prédisposait le marché à une telle vague d'euphorie, d'ailleurs, il n'y a eu ni chiffre 'macro' ni déclaration d'un Jerome Powell ou d'un Larry Kudlow à se mettre sous la dent de toute la journée, l'envol des 25 dernières minutes est un vrai mystère, sauf si le test des 25.500 était programmé à l'avance.

Wall Street était demeuré indécis durant les 5 premières heures de la séance, les actions faisant l'objet d'une rotation sectorielle de plus en plus marquée entre les valeurs de croissance et les titres 'value': toutes les valeurs 'en retard' explosent littéralement à la hausse, la distribution (Gap, Nordstromn, Kohl's affichent +16% en moyenne), les croisiéristes (+10%), les bancaires (+7% en moyenne, du jamais vu depuis mi-mars).
Le 'narratif' est que l'espoir d'une reprise s'amplifie avec l'allègement des mesures de confinement (c'était aussi vrai la veille que vendredi dernier)... en fait, les flux de liquidité de la FED commencent à percoler depuis les marchés obligataires et c'est un raz-de marée de liquidités qui pourrait déferler.

Le pourcentage de nouveaux arrivants sur le marché depuis mars (plus de 1 million de nouveaux comptes) qui sont 'full bull' doit être proche de 95%... c'est une proportion sans équivalent depuis la bulle des 'dot.com' et la hausse -qui devient la plus forte de l'histoire en 10 semaines pour les indices US- est de nature à entretenir un sentiment de facilité (ça gagne à tous les coups) et d'invulnérabilité des novices qui n'est pas sans rappeler la dernière grande bulle spéculative, celle du Bitcoin à l'automne 2017.
Le 'fear & greed index' traduit de nouveau un appétit démesuré pour le risque.

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