Airbus accuse l’une des plus fortes baisses du CAC 40, avec un repli de 3,63 % à 57,94 euros. Le géant aéronautique perd de l’altitude car S&P Global Ratings a dégradé la note de crédit long terme du groupe de « A+/A-1+ » à « A/A-1 ». La perspective associée est, de plus, négative. Dans un contexte de crise du Covid-19, l’agence de notation prévoit qu’Airbus enregistre cette année une baisse de 30 % de ses revenus, brûle jusqu’à 12 milliards d’euros de cash et présente une rentabilité fortement affaiblie. A fin 2020, Airbus pourrait ainsi se trouver en position d’endettement net.

S&P redoute surtout la nécessité éventuelle pour Airbus de réduire encore sa production et de s'engager dans une restructuration plus poussée que ce qui est prévu actuellement.

Dans un tel scénario, l'agence de notation estime que le groupe ne générerait pas de flux de trésorerie disponible positif durant les deux prochaines années.

Plus globalement, S&P constate que la pandémie de Coronavirus et les mesures de restrictions prises pour l'endiguer représentent un sérieux défi à l'industrie aéronautique et aérospatiale mondiale dans son ensemble.

L'agence de notation pense que le trafic aérien mondial de passagers pourrait chuter de 50 % en 2020, ce qui est globalement en ligne avec les prévisions les plus récentes de l'Association internationale du transport aérien (Iata).

Pour 2021, S&P estime que le volume de passagers pourrait rester jusqu'à 30 % en dessous des niveaux de 2019 au niveau mondial, et que le trafic aérien ne pourrait possiblement retrouver ses niveaux d'avant pandémie qu'en 2023. La demande d'avions devrait donc logiquement en pâtir.