Publicis a rassuré les marchés jeudi, en faisant état de résultats semestriels moins mauvais qu'attendu, à la faveur notamment d'un recul moins marqué que prévu de son activité dans le contexte de la crise sanitaire liée au COVID-19.

L'action du troisième groupe publicitaire mondial s'envole de 14,48% à 30,58 euros dans la matinée à la Bourse de Paris, sa plus forte hausse en séance depuis au moins 20 ans.

De son côté, le concurrent britannique WPP, qui publiera ses résultats intérimaires du premier semestre fin août, en profite pour gagner 3,02%, parmi les plus fortes hausses de la Bourse de Londres.

Au deuxième trimestre, Publicis a accusé une baisse en données organiques de 13% de ses revenus, à 2,29 milliards d'euros, un recul conséquent mais moindre que le consensus compilé par Publicis auprès de 18 analystes qui prédisaient en moyenne une chute de 20%.

Cette performance s'explique notamment par le recrutement de nouveaux clients en 2019, tels que Walt Disney, Bank of America et Novartis.

"Ces chiffres sont bons, sans aucun doute", ont commenté dans une note les analystes de JPMorgan, qui mettent aussi en avant la "solide" marge opérationnelle du premier semestre.

Celle-ci est ressortie à 13%, contre un consensus à 10,1%, pointent-ils, grâce à une bonne exécution sur les réductions de coûts.

Publicis a indiqué avoir déjà réduit ses coûts de 286 millions d'euros sur la baisse de 500 millions annoncée en avril.

Le groupe publicitaire, qui s'est efforcé de courtiser de nouveaux clients en leur promettant des campagnes ciblées fondées sur l'analyse de vastes bases de données, considère que son modèle d'entreprise lui permettra de traverser la crise avec moins de difficultés que ses concurrents tels que WPP et Omnicom.

S'agissant des perspectives, Publicis a souligné que le contexte générait "de nombreuses incertitudes" rendant "difficile la communication d'une prévision spécifique pour le second semestre 2020", même s'il prédit une amélioration du taux de marge opérationnelle par rapport aux six premiers mois de l'année.

"Au cours du second semestre, nous allons consacrer nos efforts à limiter les impacts de la récession sur notre activité et accélérer le déploiement de notre nouvelle offre pour tous nos clients, tout en continuant à adapter notre base de coûts", a indiqué le président du directoire, Arthur Sadoun, cité dans un communiqué.

(Mathieu Rosemain; version française Nicolas Delame et Blandine Hénault, édité par Bertrand Boucey)