Zurich (awp) - Le fabricant d'ascenseurs et d'escaliers roulants Schindler compte supprimer 2000 postes au niveau mondial dans les deux prochaines années dans le cadre d'un programme d'économies lancé à cause de l'impact négatif du Covid-19. Le groupe lucernois a également annoncé le fort recul de son bénéfice semestriel, résultat cependant supérieur aux attentes du marché.

Les mesures de restructuration coûteront jusqu'à 150 millions de francs suisses et la suppression des 2000 postes, représentant environ 3% des effectifs, concernera également la centrale, a indiqué la société vendredi dans un communiqué.

"Ces suppressions concerneront en particulier les tâches administratives, également au niveau du groupe", a confié à AWP le directeur général Thomas Oetterli lors d'un entretien. Sur les 2000 postes menacés, la Suisse pourrait être touchée jusqu'à 10%, soit 200 postes, a précisé le patron.

La réorganisation devrait permettre au groupe lucernois de s'adapter aux nouvelles conditions du marché, rendues encore plus difficiles par la crise sanitaire. La concurrence se renforce et la pression sur les prix s'accroît, a souligné M. Oetterli

Chute du bénéfice

Durant la période sous revue, le chiffre d'affaires a reculé de 8,7% à 4,96 milliards de francs suisses et de 3,1% à taux de change constants (tcc). Les entrées de commandes ont chuté de 12,1% à 5,4 milliards et de 6,6% tcc. Le carnet des commandes à fin juin s'est établi à 8,9 milliards, en recul de 3%.

A l'exception de la Chine, toutes les régions ont accusé un repli des recettes.

La rentabilité a également souffert de la pandémie. Le bénéfice opérationnel (Ebit) a dévissé de 29,4% à 421 millions et la marge afférente s'est inscrite à 8,5%, contre 11% auparavant.

Le bénéfice net pour sa part s'est affaissé de 28,2% à 313 millions. Les résultats demeurent cependant supérieurs aux attentes des analystes.

Pour l'ensemble de l'année, Schindler anticipe une baisse des ventes de jusqu'à 6% en monnaies locales, contre jusqu'à -10% auparavant, et le bénéfice net devrait s'inscrire entre 680 et 720 millions en tenant compte de coûts de restructuration de 130 millions sur la période.

Le conglomérat comptant plus de 65'000 collaborateurs ne s'attend pas avant 2022, au plus tôt, à retrouver le niveau de 2019 à cause de l'impact du coronavirus sur le secteur de la construction, mais le potentiel de croissance dans certains pays persistera.

Le franc pèse

L'appréciation du franc par rapport aux autres monnaies a quant à lui des répercussions de plus en plus importantes sur les recettes et la rentabilité, a souligné Schindler.

Baader Helvea relève que la copie rendue est meilleure qu'escompté. Les prévisions pour le bénéfice correspondent peu ou prou au consensus du marché et l'analyste souligne également que l'objectif annuel pour les recettes a été relevé.

Vontobel et Goldman Sachs qualifient cependant ces prévisions de "conservatrices" et la banque américaine pense que cet élément pèse sur la performance de l'action.

Le bon de participation Schindler a terminé la séance en forte baisse de 4,6% à 231,10 francs suisses, dans un indice SLI en baisse de 1,57%.

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