Les Bourses européennes ont fini en baisse vendredi et Wall Street devrait faire de même, les différends diplomatiques entre Washington et Pékin éloignant à nouveau les investisseurs des actions.

À Paris, le CAC 40 a perdu 1,54% à 4.956,43 points, à un plus bas de 10 jours en clôture. Le Footsie britannique a cédé 1,41% et le Dax allemand a reculé 2,02%.

L'indice EuroStoxx 50 a perdu 1,8%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 1,74% et le Stoxx 600 de 1,7%.

Ce dernier affiche sur la semaine un recul de 1,45% et le CAC 40 de 2,2%.

Pékin n'a pas tardé à répliquer à la demande américaine de fermer son consulat de Houston dans le Texas en ordonnant à son tour aux Etats-Unis la fermeture de leur consulat à Chengdu, dans le centre du pays.

Les marchés chinois ont été les premiers à accuser le coup: l'indice CSI 300 a chuté de 4,4% pour revenir à un creux d'environ trois semaines, l'indice SSEC Composite de la Bourse de Shanghai lâchant pour sa part 3,9%.

"Une escalade des tensions américano-chinoises pourrait avoir des conséquences extrêmement négatives sur les marchés des actions, en particulier pour les géants technologiques américains. Ce qui compte en fin de compte pour les actifs de croissance, c'est de savoir si une escalade géopolitique se transformera en raclée économique", a déclaré Stephen Innes chez AxiCorp.

VALEURS

Tous les secteurs en Europe ont baissé mais le compartiment de la technologie (-3,75%) a tout particulièrement souffert.

STMicroelectronics, SAP, ASML et Dassault Systèmes ont reculé de 2,71% à 5,23%.

Le compartiment des ressources de base, très sensible aux tensions géopolitiques, a abandonné 1,05% avec, à Paris, un repli de 2,19% pour ArcelorMittal.

Du côté des résultats, Thales a perdu 6,26% après avoir réduit ses prévisions financières à la suite d'une chute de plus de 50% de son bénéfice au cours d'un premier semestre en raison des retombées économiques de la crise sanitaire liée au Covid-19.

A WALL STREET

Au moment de la clôture européenne, Wall Street reculait de 0,5% à 0,7%.

Aux valeurs, Intel chutait de 14,85% après avoir annoncé un retard de six mois dans le développement de son processeur de 7 nanomètres.

CHANGES

Le yen (-0,99%) profite de son statut de valeur refuge pour monter à un pic de quatre mois et le dollar tombe à un plus bas d'environ deux ans contre un panier de devises internationales à cause des tensions USA-Chine, de la flambée épidémique aux Etats-Unis et les doutes sur la reprise économique.

"Les perspectives pour l'économie américaine inquiètent. Même si le gouvernement propose un autre plan de relance, celui-ci risque d'être insuffisant ou d'arriver peut-être trop tard", a déclaré Kathy Lien chez BK Asset Management.

L'indice dollar se dirige vers sa pire performance hebdomadaire en quatre mois.

L'euro en profite pour remonter à 1,1632 dollar, un plus haut depuis septembre 2018, après avoir aussi bénéficié cette semaine de l'accord des dirigeants des pays de l'Union européenne sur un plan de relance économique.

TAUX

Les rendements obligataires européens ont progressé après la publication d'indicateurs positifs sur l'activité économique dans la zone euro, qui a renoué avec la croissance en juillet.

Le rendement du Bund allemand à dix ans a pris plus de trois points de base à -0,447% et le rendement à dix ans français quatre points à -0,1431%.

Le dix ans américain est inchangé, à 0,5823%.

PÉTROLE

Les tensions diplomatiques et les incertitudes économiques pèsent sur les cours pétroliers malgré la faiblesse du dollar: le Brent cède 0,58% à 43,06 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,37% sous 41 dollars.

(Avec Gertrude Chavez-Dreyfuss à New York, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga