Zurich (awp) - Roche a décroché vendredi une nouvelle homologation de la part de l'autorité sanitaire américaine FDA, cette fois pour le médicament Evrysdi (risdiplam) de sa filiale Genentech. Le médicament a été homologué pour le traitement de l'amyotrophie musculaire spinale (AMS) chez l'adulte et les enfants à partir de deux mois.

Selon le communiqué diffusé vendredi soir par Genentech, deux études cliniques menées sur des personnes d'âges divers et diversement atteints par la maladie (dont l'AMS de type 1, 2 et 3) ont montré des améliorations significatives des fonctions motrices.

De petits enfants ont ainsi pu se tenir assis durant au moins 5 secondes sans soutien. C'est un élément moteur important qui n'est normalement pas observé lors de l'évolution naturelle de la maladie. Le médicament a aussi permis une amélioration de la survie sans mise sous respirateur permanente après 12 et 23 mois comparé à l'évolution naturelle de la maladie.

Evrysdi, développé pour augmenter de manière durable le niveau de protéines de survie des motoneurones (SMN) dans le système nerveux central et les tissus périphériques, est un médicament liquide qui peut être administré quotidiennement par la bouche ou une sonde gastrique. Il sera disponible aux Etats-Unis dans les deux semaines.

Le prix annuel du traitement dépendra du poids des patients, avec un plafond fixé à vingt kilos. L'administration à patient de moins de deux ans et de 6,8 kilos sera ainsi facturée à moins de 100'000 dollars. Le plafond représente une ardoise annuelle de 340'000 francs suisses, a précisé un porte-parole à AWP.

L'amyotrophie spinale est une maladie neuromusculaire héréditaire progressive et constitue selon le communiqué la première cause génétique de décès infantile. Il s'agit par ailleurs de la plus commune des maladie rare, touchant un bébé sur 11'000.

Si l'Evrysdi constitue déjà le troisième traitement à passer la rampe contre l'amyotrophie musculaire spinale, après la thérapie génique Zolgensma de Novartis en 2019 et le Spinraza de Biogen en 2016, mais sa formulation orale lui confère un avantage compétitif indéniable, souligne Vontobel dans un commentaire lundi.

La banque de gestion zurichoise devise le potentiel commercial annuel du traitement à un demi-milliard de francs suisses.

Rappelant que l'homologation était largement anticipée, la Banque royale du Canada s'étonne par contre du prix étonnamment bas annoncé par Roche, au regard des traitements de Novartis et de Biogen. L'établissement y perçoit une offensive commerciale de la multinationale rhénane pour conquérir des parts de la franchise AMS.

A 10h15, le bon de jouissance Roche perdait 0,6% à 312,30 francs suisses, dans un SMI en panne (+0,03%).

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