WASHINGTON, 15 août (Reuters) - Donald Trump a ordonné vendredi à ByteDance de céder sous 90 jours ses intérêts dans les opérations américaines de l'application TikTok, la dernière mesure en date du président américain pour accentuer la pression sur la compagnie chinoise, sur fond d'inquiétudes pour la gestion des données privées.

"Il y a des preuves crédibles qui me font croire que ByteDance (...) pourrait prendre des mesures menaçant de porter atteinte à la sécurité nationale des Etats-Unis", a déclaré Donald Trump dans un décret.

Cette mesure vient s'ajouter à un décret signé la semaine dernière par le président américain qui prévoit d'interdire aux entreprises américaines toute transaction avec ByteDance si celui-ci ne cède pas les opérations de TikTok aux Etats-Unis sous 45 jours.

ByteDance a déjà engagé des discussions pour vendre à Microsoft les activités de l'application vidéo en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Le nouveau décret permet aux représentants de l'administration américaine de vérifier les registres et les systèmes d'informations de TikTok et ByteDance pour garantir la sécurité des données personnelles pendant que les discussions sur une vente se poursuivent.

Des représentants américains disent craindre que les informations sur les utilisateurs puissent être communiquées au gouvernement chinois.

En réponse à l'annonce de Donald Trump, ByteDance a déclaré que l'application TikTok était utilisée par 100 millions d'Américains "parce que c'est leur lieu de divertissement, d'expression personnelle et de connections. Nous sommes engagés à continuer d'apporter de la joie aux familles (...) pour de nombreuses années".

Donald Trump s'est dit par le passé favorable à un rachat par Microsoft des opérations américaines de TikTok à condition que le gouvernement américain reçoive une "part importante" des recettes, tout en indiquant qu'il y avait d'autres acquéreurs potentiels.

Washington a intensifié ses efforts pour écarter des réseaux numériques américains les applications chinoises qu'il ne considère pas fiables. (Eric Beech, David Shepardson et Alexandra Alper; version française Jean Terzian)