Les actions ont connu un rebond remarquable depuis la dislocation des marchés au mois de mars mais la prudence s'impose pour les mois à venir en raison d'incertitudes élevées sur plusieurs fronts, dit-on chez Neuflize OBC.

Ces incertitudes sont d'abord économiques, avec des doutes sur la vigueur de la reprise et sur la matérialisation d'un deuxième plan de relance budgétaire aux Etats-Unis, a déclaré vendredi Olivier Raingeard, directeur des investissements pour la banque française, filiale de la néerlandaise ABN Amro.

Elles sont aussi sanitaires, avec la possibilité d'une recrudescence de la pandémie de coronavirus entraînant de nouvelles mesures de confinement mais également l'espoir de progrès vers un vaccin contre le COVID-19, a-t-il dit lors d'un point de presse à Paris.

Elles sont politiques, enfin, avec l'approche de l'élection présidentielle américaine du 3 novembre, même s'il est difficile de dire si les marchés réagiraient plus positivement à un nouveau mandat pour Donald Trump ou à une victoire de son rival démocrate Joe Biden, a-t-il ajouté.

Toutes ces inconnues conduisent Neuflize OBC à maintenir une légère sous-pondération sur les actions mondiales en continuant de surpondérer le marché américain mais en restant à sous-pondérer sur les actions européennes et avec une position neutre sur les actions émergentes.

"Le ratio cours-bénéfice du marché des actions mondiales s'élève désormais sensiblement au-dessus de sa moyenne de long terme", a fait valoir Olivier Raingeard.

"La prime de risque reste historiquement attractive mais s'inscrit à des niveaux assez faibles dans ce cycle", a-t-il ajouté. "Ainsi, les valorisations n'offrent plus nécessairement de coussin de sécurité face à de potentielles mauvaises nouvelles."

Du côté de l'obligataire, Neuflize OBC est globalement neutre avec une position négative sur la dette souveraine, qui offre des perspectives de rendement historiquement faibles, mais positive sur le crédit, qui bénéficie des achats des banques centrales dans cette classe d'actifs.

(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)