Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris chutait de 1,13% quelques minutes après l'ouverture jeudi, broyant du noir, au même titre que les principales places européennes, au lendemain d'une réunion de la Banque centrale américaine (Fed).

Vers 9H15 (07H15 GMT), l'indice Parisien chutait de 59,39 points à 5.017,03 points.

La veille déjà, le CAC 40 avait montré une certaine fébrilité, reculant durant une bonne partie de la séance avant de finir tout juste à flots à la clôture (+0,13%).

"Pas facile d'ajuster la communication pour prévenir tous les risques de marchés", réagit Véronique Riches-Flores, économiste et présidente de Riches Flores Research, en référence au "jeu d'équilibriste" du patron la Fed jeudi.

L'économie américaine devrait s'en sortir un peu mieux que prévu en 2020, mais le retour à la situation florissante du début de l'année est encore loin, a anticipé Jerome Powell, à l'occasion de la dernière réunion avant la présidentielle américaine.

La récession américaine devrait donc être moins brutale cette année mais le rebond moins fort qu'anticipé l'an prochain.

De ce fait, les taux devraient rester au moins jusqu'en 2023 dans une fourchette entre 0 et 0,25%, au niveau plancher où l'institution les avait mis en urgence en mars lorsque le virus faisait des ravages.

Selon Mme Riches-Flores, "la Fed ne convainc pas": "réconcilier des prévisions plutôt rassurantes sur l'activité avec les engagements de soutien monétaire durable n'est pas chose aisée", développe-t-elle.

Michael Hewson, analyste marchés en chef pour CMC Markets UK, confie de son côté que le discours de M. Powell ne veut "évidemment pas dire que cette nouvelle politique sera davantage couronnée de succès que la précédente et la réaction du marché reflète plus ou moins cela".

La déprime était palpable à travers l'Europe jeudi: le Dax allemand perdait 1,32% et le FTSE 100 à Londres 0,92% au lendemain d'une clôture indécise à Wall Street sur fond de nouvelle chute des valeurs techs.

La Banque centrale européenne a annoncé de son côté jeudi un nouvel assouplissement des exigences de fonds propres des grandes banques, ce qui tempérait un peu la chute des indices boursiers.

Côté français, le gouvernement, un peu moins pessimiste sur l'ampleur de la crise, s'attend désormais à une chute de 10% du PIB cette année, contre 11% auparavant, avant un rebond de 8% en 2021.

PARMI LES VALEURS DU JOUR

Le groupe Renault (avec Dacia, Lada et Alpine) a subi un recul de 24,7% de ses immatriculations en août 2020 par rapport à août 2019, a annoncé l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Le titre chutait de 2,24% à 23,10 euros. PSA (Peugeot, Citroën, Opel/Vauxhall, DS) a enregistré une baisse de 20,8%, son titre perdait 1,56% à 16,13 euros.

Le trafic des aéroports Parisiens, lourdement affecté par la crise du Covid-19, est resté très faible en août avec un peu plus de 30% du niveau de l'an dernier, a annoncé mercredi Groupe ADP, leur gestionnaire, qui lâchait 1,49% à 86,05 euros.

Afin de renforcer son bilan face à la crise liée au coronavirus et d'éviter une dégradation de sa note par les agences de notation financière, la foncière Unibail-Rodamco-Westfield (URW), qui chutait de 4,63% à 38,15 euros, va lancer un plan qui doit lui permettre de dégager plus de 9 milliards d'euros.

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