Les valeurs dont le principal actionnaire est l'Etat sont malmenées aujourd'hui, pénalisées par la spéculation d'un prochain désengagement partiel de la puissance publique. Aéroports de Paris cède 1,92%, GDF Suez abandonne 2,05% et surtout EDF perd 5,74% à 21,59 euros. Le titre est affecté par des informations de presse selon lesquelles l'Etat étudiait une nouvelle ouverture du capital de l'électricien, après avoir déjà cédé 15% en 2005.


Hier, Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, a indiqué que le gouvernement comptait céder « de 5 à 10 milliards d'euros d'actifs » dans les dix-huit prochains mois. Or, « vendre du EDF est le seul moyen d'atteindre cet objectif », a assuré au journal Le Monde un familier du dossier.

« Le portefeuille des participations de l'Etat doit être mis au service de la croissance et de l'activité », a expliqué l'ex-banquier de chez Rothschild lors de la présentation de son projet de loi « pour l'activité et l'égalité des chances économiques ». « Nous aurons des cessions dans plusieurs domaines », a ajouté Emmanuel Macron, refusant néanmoins de révéler pour le moment le nom des entreprises dont l'Etat pourrait céder tout ou partie des titres.

Selon Bercy, l'Etat détient des participations dans 74 entreprises cotées, pour une valeur d'environ 110 milliards d'euros.

Propriétaire de 84,5% de l'électricien, l'Etat peut théoriquement abaisser sa participation jusqu'à 70% du capital, le plancher fixé par la loi au moment de l'introduction en bourse du groupe. Au cours actuel de l'action EDF, cela représente un gain potentiel de 6,4 milliards d'euros.

Pour aller au-delà, le gouvernement devra modifier la loi organique qui régit le statut de société anonyme à capitaux publics du géant de l'électricité. « Mais cela impliquerait de passer devant le Parlement, avec le risque d'en faire une tribune pour les écologistes et l'aile gauche du PS », note un observateur cité par Le Monde.

(P-J.L)

Valeurs citées dans l'article : ADP, GDF SUEZ, EDF