À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,34% à 5.187,83 points. Le Footsie britannique a gagné 0,16% et le Dax allemand a pris 1,09%.

L'indice EuroStoxx 50 s'est adjugé 0,58%, le FTSEurofirst 300 a progressé de 0,33% et le Stoxx 600 de 0,36%.

Le redressement des indices européens, après une matinée dans le rouge, est intervenu malgré le repli observé à Wall Street, où le S&P 500 reculait de 0,67% à la clôture des marchés en Europe, en réaction à la démission de Gary Cohn, considéré comme un rempart contre le protectionnisme de Donald Trump.

"Il n'est pas certain que les marchés européens mesurent bien la portée de cette annonce. Wall Street pourrait ainsi faire preuve d'une plus grande prudence", observe Tangi le Liboux, stratège chez Aurel BGC.

La démission de Gary Cohn laisse penser aux investisseurs que Donald Trump est bel et bien déterminé à mettre en oeuvre son projet très décrié de taxe sur les importations américaines d'acier et d'aluminium.

Les investisseurs redoutent également d'éventuelles mesures de rétorsion de partenaires commerciaux des Etats-Unis, comme le Canada, la Chine et l'Europe, un engrenage qui menacerait le rythme de la croissance économique mondiale.

Outre les Bourses, les craintes de guerre commerciale entre les Etats-Unis et leurs partenaires ont pesé sur le dollar et les prix du pétrole, et favorisé les actifs jugés refuge comme le yen et les obligations souveraines.

RENAULT BONDIT, RAPPROCHEMENT ENVISAGÉ AVEC NISSAN

Le billet vert reste proche d'un point bas de 16 mois face au yen mais se stabilise face à un panier de devises de référence, et le rendement des Treasuries à 10 ans retombe vers 2,86%.

Le dollar, comme les rendements des emprunts d'Etat américains, n'ont que peu réagi à l'annonce de créations d'emplois plus fortes que prévu en février dans le secteur privé aux Etats-Unis.

De leur côté, les cours du brut chutent de plus de 2% après avoir brièvement réduit leurs pertes à l'annonce d'une hausse moins forte que prévu des stocks américains de pétrole brut la semaine dernière.

Aux valeurs en Europe, les secteurs automobile (-0,61%) et des ressources de base (-0,21%), perçus comme les premières victimes d'une hausse possible des barrières douanières, ont accusé les plus forts replis, même s'ils ont nettement réduit leurs pertes en cours de séance.

Les compartiments de l'immobilier (+1,22%) et des services aux collectivités (+0,91%) ont profité pour leur part de la baisse des rendements obligataires dans le contexte de regain d'aversion au risque.

La séance en Europe a aussi été animée par l'actualité des entreprises: Renault a ainsi bondi en fin de séance, pour clôturer en hausse de 5,64%, après des informations de Reuters concernant un projet de renforcement de l'alliance avec Nissan, qui pourrait déboucher sur le rachat par le constructeur japonais de l'essentiel de la part de 15% détenue par l'Etat français dans le capital de Renault.

Le titre du constructeur français a brièvement franchi en séance le seuil des 100 euros pour la première fois depuis mai 2015, atteignant même un plus haut depuis décembre 2007.

De son côté, le britannique Rolls Royce a bondi de 11,46%, en tête du Stoxx 600, après des résultats annuels meilleurs que prévu.

Smurfit Kappa, premier producteur européen d'emballages à base de papier, a gagné 6,32%. Le groupe serait prêt à discuter d'une offre de rachat à 40 euros par action, a rapporté l'agence Bloomberg.

Le gestionnaire des aéroports parisiens ADP est monté de 6,11% alors que l'Etat se préparerait à céder l'ensemble de sa participation de 50,6% dans le groupe.

Toujours à Paris, Maisons du Monde (-6,53%) a accusé le plus fort repli du SBF 120 après des prévisions jugées décevantes pour 2018.

Les investisseurs attendent désormais la parution, à 19h00 GMT, du "livre beige" de la Réserve fédérale (Fed) qui devrait confirmer le diagnostic du nouveau président de l'institution, Jerome Powell, sur le dynamisme de l'économie américaine.

En Europe, le rendez-vous important est fixé à 12h45 GMT jeudi avec la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

(Édité par Bertrand Boucey)

par Blandine Henault

Valeurs citées dans l'article : Renault, Aéroports de Paris, Maisons du Monde