ROME/MILAN, 23 avril (Reuters) - Un syndicat italien a dit mercredi être prêt à participer aux discussions entre Alitalia et Etihad afin d'aider la compagnie aérienne italienne en grande difficulté à respecter les conditions imposées par le transporteur basé à Abou Dhabi avant tout investissement dans la société.

Alitalia, dont Air France-KLM détient encore 7%, a été sauvée l'an dernier par une augmentation de capital de 500 millions d'euros à l'initiative du gouvernement mais elle doit maintenant trouver un partenaire pour se maintenir à flot.

Etihad, qui est plongé dans les livres de comptes d'Alitalia depuis le début de l'année, a souligné à plusieurs reprises qu'il n'investirait que dans l'entreprise si cette dernière présente un plan crédible de retour à la rentabilité.

La compagnie, qui a multiplié les prises de participation dans d'autres transporteurs aériens ces dernières années, exige également qu'Alitalia se fonde dans son réseau.

La perspective de nombreuses suppressions de postes et un endettement d'au moins 800 millions d'euros sont les principaux points d'achoppement dans les discussions.

"En ce moment, la situation est bloquée", a dit une source proche du dossier.

Cette dernière a ajouté que dans la lettre envoyée la semaine dernière par Etihad à Alitalia faisant le point sur ses conditions, il y avait une exigence de 3.000 suppressions d'emplois, soit près du quart de l'effectif de 14.000 de l'entreprise.

Toute réduction massive d'effectifs est susceptible de se heurter à l'opposition des syndicats italiens, connus pour leur combativité.

Ceci étant dit, le secrétaire général d'UIL, l'un des principaux syndicats d'Alitalia, a dit que son organisation était prête à négocier.

"Nous sommes prêts à faire notre part de travail pour aboutir à un accord", a déclaré Luigi Angeletti, dans le cadre d'un entretien à RaiNews 24.

Jusqu'ici, Etihad a refusé de négocier avec les syndicats, jugés responsables de l'échec, par le passé, de discussions entre Alitalia et des repreneurs potentiels. (Alberto Sisto à Rome et Paolo Arosio à Milan, Benoit Van Overstraeten pour le service français)