Paris (awp/afp) - L'intersyndicale d'Air France a maintenu vendredi ses quatre prochains appels à la grève, dont mardi et mercredi prochains, à l'issue de deux jours d'une négociation salariale avec la direction qui reprendra lundi matin, a-t-on appris auprès des syndicats et de la direction.

"La direction reste campée sur un accord pluriannuel, alors que l'intersyndicale ne veut traiter que sa revendication sur 2018. Une fois qu'on aura trouvé un accord sur 2018, nous serons prêts à écouter les propositions de la direction sur cet accord pluriannuel. Mais pas avant", a expliqué à l'AFP Karim Taïbi de FO.

L'intersyndicale réclame 6% d'augmentation générale dès cette année.

Sept journées de grève ont eu lieu depuis le 22 février. Quatre autres sont programmées en avril: mardi et mercredi prochains, puis les 23 et 24 avril, la semaine suivante.

L'intersyndicale a proposé vendredi une "augmentation des grilles de salaires" de "3,2%" ce mois-ci, puis de "1,8% en octobre", s'ajoutant à la hausse de 1% déjà prévue.

La direction d'Air France a indiqué de son côté avoir proposé pour 2018 une "augmentation générale à 2%", ainsi qu'une "augmentation générale des salaires de 3,6%" sur la période 2019-2021 "garantie dans le cadre du pacte de croissance". "Les salaires seraient ainsi augmentés, en moyenne sur la période, de 11 à 12%" (augmentations générale, individuelles et automatiques), souligne la direction dans un communiqué.

Critiquant la volonté de la direction de concentrer l'essentiel de son effort sur 2019-2021, alors que les syndicats réclament un rattrapage pour les efforts fournis ces dernières années, l'intersyndicale a estimé que "venir à la table des négociations avec une proposition aussi indécente n'est pas respectueux vis-à-vis des salariés".

"La direction fait la démonstration que la recherche d'une solution rapide ne fait pas partie de ses priorités", a-t-elle ajouté.

La direction a elle souligné que "la négociation pour la recherche d'un compromis est la seule option pour sortir du conflit". "Refuser le compromis et poursuivre la fuite en avant dans cette grève, c'est prendre une lourde responsabilité vis-à-vis des salariés de l'entreprise, et des clients qui font vivre Air France", a-t-elle ajouté.

Selon elle, la grève a déjà coûté 170 millions d'euros à l'entreprise.

Une reprise des négociations spécifiques avec les syndicats de pilotes (SNPL et Spaf), qui réclament eux une revalorisation salariale de 10,7% en tout, était initialement programmée lundi.

afp/rp